Pourra-t-il reproduire la mesure d’interdiction du phénomène gnambro sur un territoire plus grand ? La question taraude les esprits depuis la nomination du ministre Cissé Bacongo à la tête du district autonome d’Abidjan.
Depuis le mardi 2 janvier 2024, le nouveau ministre-gouverneur a pris fonction. Après une passation de charges entre lui et le Premier ministre Robert Beugré Mambé, son prédécesseur à ce poste, Ibrahim Cissé Bacongo s’est mis au travail. Sur sa table, de nombreux dossiers l’attendent.
Mais un particulièrement suscite un intérêt général. Il s’agit du phénomène des gnambros, appellation donnée à des jeunes désœuvrés qui imposent leur diktat dans le milieu du transport terrestre ivoirien.
Ibrahim Cissé Bacongo, il faut le rappeler, a mis fin à l’activité de gnambros à Koumassi, la commune dont il est le maire.
Dans le milieu des syndicalistes, la gestion des problèmes liés au transport en commun se fait en fonction des communes.
« Au niveau de Koumassi, il y avait effectivement des problèmes qui ont conduit à des morts d’homme. La gravité de la situation nécessitait que le maire prenne ses responsabilités. Mais chaque commune à sa réalité. Ce qui s’est passé à Koumassi est différent de ce qui se passe dans les autres communes. Les problèmes liés au transport diffèrent d’une commune à l’autre », fait savoir à 7info Doumbia Mory, le président de l’Union des transporteurs d’Abobo.
« Le ministre -gouverneur peut prendre des mesures s’il y a des conflits. Mais s’il n’y a pas de problèmes dans le milieu, je ne pense pas qu’il ira jusqu’à prendre une telle décision », précise le président de l’Union des transporteurs d’Abobo.
L’activité de gnambro est interdite dans le pays. Le 12 septembre 2019 à Yopougon, en présence du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Vagondo Diomandé, les forces de défense et de sécurité l’inscrivaient comme phénomène à éradiquer au même titre que le grand banditisme. C’était lors du lancement de la 5e édition de l’opération de sécurité dénommée ‘’ Epervier’’.
Dans la commune de Koumassi, la lutte contre cette activité a connu un franc succès. L’implication personnelle du maire Cissé Bacongo en est la raison. Dans sa circonscription communale, il a interdit toute activité syndicale liée au transport. Depuis, cette mesure applaudie du reste, continue d’être appliquée dans cette commune.
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Théodore Sinzé est un journaliste ivoirien. Selon lui, le nouveau ministre-gouverneur aura à intervenir dans de nombreux secteurs pour mettre de l’ordre au niveau d’Abidjan.
« Le choix du ministre Bacongo à ce poste est le meilleur. Il est celui qu’il fallait. C’est un homme d’action. Son avènement à la tête du district d’Abidjan va faire changer beaucoup de choses. Au niveau sanitaire par exemple, il faut s’attendre à ce que le nouveau ministre-gouverneur mette de l’ordre contre les vendeurs à la sauvette et la colonisation des trottoirs par des commerçants qui y installent des étals. Tout cela fera partie des chantiers du ministre », fait savoir le confrère joint par 7info.
Pour ce qui est de la question du phénomène des gnambros, le confrère ivoirien ne doute pas de la capacité du ministre-gouverneur à réaliser ce qu’il a déjà fait au niveau de la commune de Koumassi.
« En ce qui concerne l’organisation du milieu de transport intercommunal, il a montré l’exemple à suivre. Lorsqu’on va à Koumassi, il a mis de l’ordre. Il n’avait pas les moyens qu’il aura étant maintenant ministre-gouverneur du district d’Abidjan. Désormais, il aura beaucoup plus de moyens et il pourra asseoir une politique d’assainissement de la ville d’Abidjan. Je pense d’ailleurs que c’est pour cette raison que le président ivoirien a porté son choix sur lui », conclut-il.
Richard Yasseu
