Pour le match d’ouverture de la CAN 2023-2024 les Eléphants de Côte d’Ivoire vont affronter la Guinée-Bissau. Dans quel état d’esprit faut-il aborder ce match et avec quels joueurs ? Rigo Gervais, l’entraîneur du Stella club d’Abidjan en Ligue 1 Côte d’Ivoire, fait des analyses dans cet entretien.
Coach Rigo Gervais, dans trois jours s’ouvre la CAN Côte d’Ivoire 2023. Ce sont les Éléphants qui vont ouvrir le bal avec la Guinée-Bissau. Quel pourrait être le onze de départ pour la sélection nationale qui joue à domicile ?
Le sélectionneur Gasset nous l’a montré lors du dernier match amical contre la Sierra Leone. Je pense qu’à 100%, ce sera ce même groupe qu’il va reconduire pour commencer. Il avait joué dans un dispositif 4-4-3, je ne sais pas si c’est dans ce même dispositif qu’il va continuer. Mais à mon avis, ce sera bis repetita. Quand on voit la Sierra Leone, c’est la même constitution que la Guinée-Bissau. Ce sont des équipes qui jouent de la même manière. Elles évoluent plus regroupées en bloc bas et procèdent par des contres ou des attaques rapides. On assistera sûrement à une copie conforme du match contre la Sierra Leone. Il faut maintenant prier Dieu que la Côte d’Ivoire ait la même efficacité, parce que quand on note en première mi-temps quatre occasions pour trois buts pour la Côte d’Ivoire, c’est la seule chose qu’on peut souhaiter quand les Eléphants auront des occasions. Il faut qu’ils réussissent à être aussi efficaces comme ce fut le cas contre la Sierra Leone.
Dans quel état d’esprit les joueurs ivoiriens doivent-ils aborder ce match qui est le premier de la compétition et qui plus est, se joue à domicile ?
On n’aborde pas ce genre de match avec le frein à main. On les a vu contre la Sierra Leone. Pendant les dix premières minutes, ils sont allés progressivement. Certains ne mettaient pas assez d’impact dans les duels puisqu’ils se disaient qu’en cas de blessure, il n’est pas sûr qu’ils fassent partie du groupe de la CAN. Mais cette fois-ci, ils sont dans le groupe. C’est le premier match qui se joue devant tout leur public. Il faut déjà imprégner un rythme car l’adversaire est à notre portée. Il a les mêmes identités remarquables que la Sierra Leone. Ce sont des équipes qu’on peut battre. Il faut avoir le pied à l’étrier dès l’entame du match. Parce que dans ce genre de match, plus le zéro-zéro dure, plus les adversaires espèrent.
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Il faut aborder ce match dans un état d’esprit de conquérant. Il faut savoir qu’on a une obligation de résultat, de gagner et de rassurer. À défaut de rassurer, il faut tout faire pour gagner, et gagner en marquant tôt pour avoir la mainmise. J’espère qu’on aura le ballon, mais quand on l’aura il faudra savoir ce qu’on en fera. Il faudra également savoir ce qu’on fera quand on perdra le ballon. Il faudra le récupérer vite pour montrer que c’est nous les maîtres, nous sommes chez nous et que c’est notre CAN. Cela va rassurer. Et cela va donner envie d’aller les soutenir et les pousser à la victoire.
Lors du dernier match amical contre la Sierra Leone, certains joueurs clés du groupe comme Haller n’ont pas joué pour blessure. Est-ce que pour l’ouverture, il pourrait être dans le onze de départ ?
Il revient de blessure, il a eu un bobo. Je pense qu’il n’était pas partant pour la CAN parce qu’il était blessé. Le sélectionneur l’a appelé, ce n’est pas pour le faire jouer le premier match. C’est pour qu’il se rétablisse progressivement et qu’au deuxième ou troisième match, voire au second tour, qu’il soit en pleine capacité. Il ne va pas le mettre dans le onze de départ, c’est évident car il manque de rythme, de fraîcheur physique.
Si Haller doit jouer, je pense que ce sera en fin de partie. Ils vont questionner la blessure pour voir s’il peut jouer ou non. Il est dans le même cas que Simon Adingra. Ils ne feront pas partie du onze de départ je pense, mais ils pourront rentrer en fin de partie dans les dix dernières minutes pour voir l’état d’évolution de leur blessure. Ou alors ils pourraient ne même pas jouer le premier match puisque ce n’est pas une rencontre pour laquelle on a forcément besoin d’eux. Les autres peuvent assurer. Ils l’ont déjà fait contre la Gambie lors des phases éliminatoires de la Coupe du monde. L’entraîneur l’a encore fait contre la Sierra Leone.
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Le plus important pour Haller et Adingra, c’est de se retrouver à 100% de leur forme. S’ils ne sont pas totalement guéris, je ne leur conseille pas de les mettre sur le terrain pour ne serait-ce qu’une minute. Il faut les conserver, emmener les autres à jouer sans eux, et au troisième match au deuxième tour, commencer à les mettre dans le moule. Cela va accroître les chances et mettre l’équipe en puissance, puisqu’il va cacher notre schéma tactique. Il est clair que les autres équipes voudront commencer à travailler tactiquement sur nos plans de jeu, nos hommes. Quand Adingra et Haller viendront après blessure, cela va brouiller les adversaires.
Sinon pour ce premier match, je ne conseille pas qu’on les aligne. Ils reviennent de blessures. L’étape entre la blessure et la guérison s’appelle la convalescence. C’est une étape qu’il faudra réussir. Ce qu’on ne sait pas, c’est que ce n’est pas contre le Nigeria que ça va se jouer. C’est surtout la bataille du second tour où il y a des matchs importants que ça va se jouer. À cette étape, il faudra avoir tout notre monde.
Coach quel est votre pronostic pour ce match ?
La Côte d’Ivoire va gagner, il n’y a pas de doute. Je n’ai pas de pronostic, mais je sais que la Côte d’Ivoire va gagner. Mais je souhaite que cette victoire se fasse avec un score large comme l’a réussi contre les Seychelles, contre la Sierra Leone. Je pense que la Côte d’Ivoire va gagner avec trois buts d’écart au moins.
Réalisé par Richard Yasseu