Le paysage politique ivoirien vient de voir la naissance d’une nouvelle plateforme. Il s’agit de Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP Côte d’Ivoire). Elle est une initiative de plusieurs partis de l’opposition dont le PDCI, le COJEP, le MGC, l’URD… Mais à la présentation de cette coalition le lundi 10 mars 2025, le PPA-CI du président Laurent Gbagbo n’était pas présent et n’est pas signataire non plus. Dans cet entretien, Blaise Lasme, un secrétaire général adjoint du PPA CI se prononce sur la naissance de cette plateforme.

Une nouvelle plateforme politique regroupant des partis de l’opposition vient de naître. Elle a pour nom CAP Côte d’Ivoire. Quel regard portez-vous sur cette initiative ?

Je voudrais d’entrer signifier que les plateformes sont un symptôme d’une absence de démocratie, dans la mesure où, si le jeu démocratique était réellement ouvert, était saint et était basé sur des règles qui s’appliquaient à tous, on n’aurait pas besoin de plateformes pour s’exprimer.

Chaque parti politique prend sa position. Mais quand des partis politiques de l’opposition se sentent obligés de se mettre en plateforme pour se faire écouter, cela voudrait dire qu’ils ne sont pas écoutés individuellement.

Les plateformes sont donc les symptômes du manque de démocratie. Dans des républiques où le jeu démocratique se fait selon les règles, les plateformes n’existent pas.

Selon ses initiateurs, c’est une plateforme pour se battre pour obtenir des conditions justes avant d’aller aux élections, notamment la révision de la liste élection, l’audit de la liste électorale et autres.

Pour nous donc, c’est une bonne chose puisque ce sont des revendications que nous portons depuis un bon moment.

C’est une plateforme qui se met en place et qui vient appuyer et compléter le travail que nous faisons déjà.

À cette présentation, le PPA-CI n’était présent. Y-a-t-il une raison ?

Le PPA-CI n’a pas à se justifier, il a un calendrier, il a une stratégie, il a une tactique. Le PPA-CI déroule son plan qui est préétabli. Il n’y a donc pas de souci à se faire à ce niveau.

Ce qu’il faut savoir c’est que l’opposition est unie dans la mesure où les mêmes revendications qui sont portées par Affi N’Guessan sont portées pas Blé Goudé, sont portées par Tidjane Thiam, sont portées par Billon, sont portées par Mme Simone Ehivet.

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Si vous les écoutez tous et que vous écoutez aussi le président Laurent Gbagbo, ce sont les mêmes choses qu’on dit.

L’opposition est donc unie. Mais ce n’est pas parce qu’on est unie qu’on doit dormir dans la même chambre forcément.

Une plateforme qui réunirait tous les partis de l’opposition y compris le PPA-CI est-elle possible ?

Je l’ai dit, l’opposition est unie. L’union n’est pas la réunion. L’union, c’est s’entendre sur la même analyse de la situation sociopolitique. À partir du moment où, que ce soit le PPA-CI, le PDCI, le MGC, le COJEP, nous nous entendons tous pour dire que le jeu électoral tel que mené actuellement n’est pas bon et si nous tous nous nous entendons pour réclamer une révision de la liste électorale, à ce moment nous sommes unis.

L’union ce n’est pas forcément manger ensemble ou dormir ensemble. L’union c’est surtout avoir la même analyse.

Réalisé par Richard Yasseu