A quelques mois des échéances présidentielles prévue en octobre 2020, et pour éviter que la cohésion sociale encore fragile ne le soit davantage, la Fédération des Associations de Femmes Unies pour le Développement de Man a initié une rencontre d’échanges et de sensibilisation sur les conséquences des conflits à caractère identitaire à l’attention des jeunes. C’était le mardi 17 décembre à la salle des réunions de la préfecture de Man, et avait pour thème, « Réseaux sociaux, cause de conflits dans notre communauté ».
Sylvie Kpan, présidente de la fédération des associations des femmes unies pour le développement de Man, donné les objectifs de cette journée d’échanges et de sensibilisation organisée avec l’Ong Verbatims. « Nous avons initié cette rencontre pour plancher réellement sur la manière dont il faut utiliser les réseaux sociaux. Créer une plateforme pour qu’on échange pour notre bien-être, pour nos projets et non être toujours en train de défendre les politiciens qui sont en réalité des amis, se voient, causent et partagent même souvent des repas ensemble. Il faut qu’on sorte de la manipulation… Il faut qu’on réfléchisse sur les activités qui peuvent nous sortir de notre précarité. Les jours à venir nous allons créer une plateforme pour rester en contact avec ces jeunes pour qu’ils sachent qu’on a un intérêt commun. Nous ferons le nécessaire pour mettre nos aînés politiques sur la même table pour qu’ils disent à leurs affidés de sortir du caractère haineux », indique Kpan Sylvie Paule.
Selon l’initiatrice de cette campagne de sensibilisation, après les élections locales, la vie avait repris son cours normal à Man. Cependant dit-elle, « ces dernières semaines, des informations qui circulent sur les réseaux sociaux entre des cyber-activistes, des leaders politiques et des plateformes sont de nature à mettre à mal la cohésion qui est encore fragile dans cette région. Elles suscitent des inquiétudes qui pourraient ruiner les espoirs portés sur nos relations. Cette situation nous amène à réfléchir et à prendre des précautions afin de ne pas basculer dans un conflit à caractère identitaire », explique-t-elle.
Le maire de Man, Aboubacar Fofana, tout en saluant cette initiative, a donné quelques conseils aux jeunes. « Je voudrais vous saluer pour cette initiative sur un sujet d’actualité au plan national. Les résolutions vont contribuer au maintien de la paix et de la cohésion sociale entre nous. Il faut éviter de tomber dans la diffamation et dans les injures des hommes politiques. Les hommes politiques ont aussi leur famille, ils ont des enfants. Évitez de vous attaquer aux personnes politiques, mais plutôt aux idées et aux actions qu’ils posent. Oui à la critique sur les idées, mais pas sur les personnes. Faisons la différence dans nos régions », conseille le maire de Man.
Présents à cette rencontre, Valet Huberson du PDCI et Goué du RACI, ont salué cette initiative et a appelé à sortir du culte de la personnalité. « Les responsabilités des uns et des autres sont engagées. Les jeunes eux-mêmes sont responsables de tout ce que nous observons sur les réseaux sociaux. Nous sommes à la solde des hommes politiques et nous nous reconnaissons en eux de sorte que nous sommes souvent prêts à nous entretuer pour eux. Nous pensons bien que cette initiative doit être démultipliée afin que nous prenions conscience que nous devons être à même de donner dos à toutes ces dérives sectaires et langagières qui risquent de compromettre de notre avenir », a fait savoir Kesseyman Blon.
Cette rencontre a enregistré la participation des autorités administratives, religieuses, coutumières et militaires de la région, en plus des femmes qui ont salué l’initiative.
Olivier Dan Correspondant Ouest
7info.ci
