Une rencontre de vérité a eu lieu ce mercredi 23 janvier à Yopougon selmer entre des députés issus du RHDP, la coalition au pouvoir et des femmes pro-Gbagbo en majorité. Au menu, leur prise en compte dans le développement de la Côte d’Ivoire.
« Nous sommes abandonnées, meurtries, réduites à notre plus simple expression, nous regardons les autres ivoiriennes, nous voyons leurs enfants réussir à des concours. Sommes-nous des ivoiriennes ou non ? Alors traitez-nous comme telles. L’union ne s’obtient-elle pas dans la diversité ? Nous sommes des femmes « patriotes », nous l’avons été avec Gbagbo, nous le serons avec Ouattara » s’est indignée Dame Jaochine Koui, organisatrice d’un grand rassemblement de femmes dites « patriotes » pro-Gbagbo face à quatre députés issus du RHDP venus à leur rencontre.
Dans un espace de l’ex-baron de Yopougon devenu exiguë pour la circonstance, pas de danse, cris de joie ont rythmé cette cérémonie de dialogue direct et d’échange entre ces parlementaires et ces femmes venues de tous les sous-quartiers de la commune de Kafana Koné Gilbert.
« Nous voyons maman Dominique Ouattara de loin, à la télé, n’est-elle pas la mère de Tous ? » a interrogé Joachine Koui avant de recommander aux parlementaires de l’inviter à Yopougon. « Nous souhaitons la voir de près, lui exprimer aussi nos sentiments » a-t-elle plaidé.
L’organisatrice de ce rendez-vous placé sous le sceau de la cohésion sociale et de la paix a invité les politiciens à adopter un discours rassurant. « Arrêtez de faire peur, arrêtons de stigmatiser, de faire peur aux autres, de nous faire peur. Tous ces quartiers supposés acquis à un camp sont aujourd’hui devenus des bastions de la pauvreté, arrêtons les stéréotypes » a recommandé Joachine Koui.
Aux députés venus à leur rencontre, elle a plaidé afin que l’espoir né ce jour ne s’éteigne point. « Honorables, ne laissez pas mourir l’espoir, à la place de l’espoir, ne laissez pas une blessure » a recommandé Mme Koui.
Les députés Abel Djohoré Gbakayoro, Bema Fofana, Charles Lopez Kangbé et Issouf Traoré alias Touramakan de Bako ont tenu un discours de vérité et d’appel à la réalisation des rêves de ces centaines de femmes, venues spontanément au Baron.
Charles Lopez kangbé, député de Bouaké commune a pour sa part indiqué qu’en politique « il faut éviter le radicalisme, éviter le zèle. L’essentiel c’est d’être ivoirien et d’aimer son pays. Nous sommes tous patriotes car nous aimons la Côte d’Ivoire » a-t-il soutenu.
Pour le député de Ouragahio-Bayoto, Abel Djohoré, invité principal de cette rencontre de femmes, la présence des députés est la réponse « aux pleurs, aux gémissements » entendus. Il a rassuré les femmes « patriotes » qu’il ne leur est pas demandé de militer au RHDP mais bien plus, que leur doléance de voir la première Dame sera rapportée. Sur la question de l’égalité de chances, il leur a fait savoir que « le Président Ouattara ne peut cautionner l’exclusion, le rejet d’un ivoirien car il en a souffert. »
Pour lui, « être patriote ne veut pas dire que vous êtes des ennemies de la Côte d’Ivoire, nous avons besoin de votre fougue, le Président Ouattara ne peut vous rejeter » a-t-il assuré.
Alternant langue bété et française, Abel Djohoré a recommandé aux femmes « patriotes » pro-Gbagbo de ne plus succomber à l’appel de la « manipulation ». « Le temps des pleurs est définitivement derrière nous, nous sommes venus briser le mur de méfiance, nous sommes tous des ivoiriens, la Côte d’Ivoire qui avance ne fait pas de distinction » a-t-il asséné.
« N’écoutez pas les vendeurs d’illusions, nous ne voulons plus de guerre et de crise en Côte d’Ivoire » a soutenu le député Abel Djohoré dans une ambiance festive.
Adam’s Régis SOUAGA
Source : rédaction Pôleafrique.info