Dans la nuit de dimanche à ce lundi 6 avril, des dizaines de personnes, femmes et hommes, ont envahi le stade de la BAE, à yopougon Toits rouges, pour casser un chapiteau construit pour y recevoir de potentiels sujets qui présenteraient des signes du Covid-19 pour des prélèvements.
Alors qu’à New York, des tentes et autres chapiteaux sont construits en pleine ville sans que cela n’émeuve la population, avec plus de 10.000 morts, c’est à Yopougon où la récupération politicienne est faite, que l’on accuse le pouvoir de vouloir tuer des habitants.
Pour les soutiens de ces agissements que l’on juge comme de la bravoure face à Ouattara, c’est un test avant l’heure, « la population n’a pas été informée », ou « il fallait négocier avec la population » ou encore, « il y a eu un manque de communication ».
Il est évident que « c’est sur un fromager couché que le bouc vient danser ». Le pouvoir, par ses balbutiements dans la rigidité dans la gestion de cette crise sanitaire, a laissé entrevoir sa frilosité. D’abord à l’INJS, où quelques centaines d’individus, arrivés d’Europe où ils vivent, ont refusé d’être confinés pour 14 jours sur le site une fois rentrés dans leur pays. Les jours qui ont suivi, certains se sont même retrouvés dans des villes de l’intérieur.
Et voici qu’à Yopougon, où selon des retours, la population vit à je-m’en-fous, sans respecter les recommandations ni les gestes barrière face à la maladie qui tue par milliers, des individus voudraient que le pouvoir demande leur avis avant de penser à leur santé.
Car, dans cette affaire d’émotion avant la réflexion, ces individus s’imaginent que les malades actuels auraient voulu être malades. On ignore en l’état actuel des choses, face à notre indiscipline et incivisme notoires, qui peut être la victime de ce virus. C’est pourquoi il nous faut respecter les gestes barrière. Les spéculations vaines ne sauraient résoudre le problème.
Si l’on en croit une source du ministère de la Santé et de l’hygiène publique, rapportée par RFI, ce centre devait servir à des dépistages. Pour l’heure, le centre des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Treichville, n’est pas saturé.
Des individus estiment que c’est faire mal au pouvoir que de braver les indications sanitaires. C’est à eux et aux populations qu’ils poussent à faire n’importe quoi qu’en réalité ils font mal. Mais en ont-ils quelques choses à faire, des malheureux qu’ils envoient se faire infecter par dizaines sur un front imaginaire contre les barons du pouvoir dont ils dénoncent des conditions de vie, que « nous pauvres, ne faisons qu’envier à longueur de journée »?
Ce matin, les gaz lacrymogènes pleuvent là où brigade de gendarmerie du quartier, commissariat du 19è arrondissement de police, le GSPM sont à quelques encablures du stade, sans que l’on voit un agent tenté de dissuader les manifestants. Ceux-ci sont poussés par des commanditaires tapis dans l’ombre car, il faut bien une stratégie bien coordonnée pour mener une telle opération.
Chaque jour, le nombre de morts augmente mais cela n’a en rien fait réfléchir ces dizaines d’individus qui dans leurs esprits ne font que s’attaquer à un pan de pouvoir : dire non pour montrer que l’on peut braver le pouvoir, le défier, le titiller, ouvrir des failles pour en fin de compte, lui porter l’estocade le moment venu. A qui la faute si, dans un contexte mondial de sauve-qui-peut, des ivoiriens pensent que la mort ne concerne que les autres, leurs compatriotes de Marcory et Cocody? Il est vrai, chaque pays fait son expérience dans la gestion de cette crise sanitaire. A ce jeu, seul le continent africain fait le lit à l’indiscipline. En Côte d’Ivoire, tout est politique, tout est politisé ; cette pandémie qui devrait créer l’union sacrée laisse malheureusement entrevoir les antagonismes, jamais estompés depuis la fin de la crise postélectorale en avril 2011, et cela toujours au détriment des mêmes, à qui cette fois on fait délibérément prendre des risques inutiles pour leurs vies.
Va-t-on pouvoir faire le deuil de ce mauvais passage et avancer ? Faudrait-il toujours craindre les bagarres et non offrir la paix aux ivoiriens ? L’Etat régalien doit pouvoir retrouver avec célérité tous ces volontaires pour la MACA et les sanctionner avec la plus ferme énergie. Aucun pouvoir ne saurait tolérer cette indiscipline, potentiellement nuisible pour la population.
De par cet agissement, Nous Ivoiriens, donnons pleine raison au SG de l’ONU, Antonio Guterres, qui craint l’hécatombe en Afrique. Il ne croyait pas si bien dire.
Par Adam’s Régis SOUAGA
7info