10 ans d’emprisonnement et une amende pouvant atteindre jusqu’à 50 millions FCFA, ce sont les mesures répressives prises par le gouvernement de Côte d’Ivoire pour faire face à la commercialisation et l’exportation illicites des produits agricoles. L’annonce a été faite ce jeudi 3 mai par le ministre Bruno Koné, porte-parole du gouvernement au cours de la traditionnelle conférence de presse de fin de conseil des ministres.
« A partir de maintenant toute personne qui se livrerait à l’achat, à la vente, au stockage, à l’écoulement ou à la distribution hors des frontières nationales de produits agricoles, notamment le café, le cacao, le coton, l’anacarde et l’hévéa, sans agrément, risque une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 10 ans et une amende pouvant atteindre 50 millions FCFA en plus de la confiscation des produits et des moyens de transport ayant servi à commettre l’infraction », a fait savoir Bruno Koné.
Selon le porte-parole du gouvernement de Côte d’Ivoire, l’exportation illicite des produits agricoles, et la fraude en matière de commercialisation des produits agricoles font peser sur l’économie de son pays une « menace extrêmement grave ». Aussi, faut-il des « sanctions particulièrement sévères en vue de juguler ce fléau », dit-il.
La principale explication ajoute Bruno Koné, est que la Côte d’Ivoire ambitionne de transformer le plus possible ses produits sur son sol. « Mais, pour que l’industrie de la transformation soit compétitive, il faut que les achats de produits se fassent à un certain prix. C’est ce prix que nous essayons d’assurer en Côte d’Ivoire. Malheureusement, les pays qui sont autour de nous vers lesquels certains produits s’écoulent, n’ont pas la même politique d’industrialisation que la Côte d’Ivoire, donc ils se contentent d’exporter les produits bruts. Ce que nous voulons arrêter », explique-t-il.
La Côte d’Ivoire est le premier pays producteur mondial du cacao avec un peu plus de 1.2 million de tonnes de fèves brutes. Dans le pays, les prix plancher bord champ du kilogramme séché et nettoyé des produits de rentes sont de 500 FCFA pour l’anacarde, 700 FCFA pour le cacao et 750 FCFA pour le café. Ces prix inférieurs à ceux pratiqués dans les pays limitrophes incitent des fraudeurs à s’adonner au trafic illégal.
« Nous sommes sur une équation qui est relativement difficile mais qui impose à la fois de payer à un prix acceptable les produits. Et c’est ce que nous faisons. Quand pour l’anacarde, le café etc, nous fixons des prix minimum, c’est bien pour que le paysan ait une juste rémunération de son travail. Mais pour transformer, il faut aussi que les prix ne soient pas trop élevés sinon nous effaçons la compétitivité de notre industrie de transformation », explique Bruno Koné.
Richard Yasseu
Source : rédaction Poleafrique.info