La composition du concours pour exercer le métier de huissiers en Côte d’Ivoire prévu ce jeudi 14 juin a été maintenu malgré le jour férié décrété en raison de la célébration de la fête de Ramadan. Dérogation spéciale pour ce concours? Voilà ce qu’en pensent les juristes.
Une composition d’un concours national qui se tient pendant un jour de fête, cela parait étonnant. C’est pourtant ce qui s’est passé ce jeudi 14 juin. Les »futurs » huissiers de Côte d’Ivoire ont vu maintenir le test au terme duquel ils devront avoir ou non la qualité d’auxiliaire de justice. Cette composition coïncidait avec la fête de Ramadan célébrée ce même jeudi. Toute chose qui assurément n’aura pas permis la participation de tous les candidats, notamment les candidats fidèles musulmans.
Pourquoi le maintien de la composition ce jour de fête? Joint par Poleafrique.info, Me Cissé Yao Jules, le président de la Chambre des huissiers de Côte d’Ivoire a indiqué ne pas être en mesure de donner des explications. « ‘Je ne saurais vous donner les raisons du maintien de cette composition ce jeudi. C’est auprès du Garde des Sceaux que vous aurez sûrement des explications« , coupe-t-il court tout en nous conseillant de prendre langue avec son ministère de tutelle.
En Côte d’Ivoire, les jours de fêtes nationales sont généralement décrétés jours fériés. Et pendant cette période, les activités à la fonction publique sont suspendues. Y compris les compositions pour les examens et concours d’intérêt national. Ce jeudi 14 juin, la troisième journée de composition du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) a été suspendue pour cette même raison de fête de Ramadan. C’est seulement ce vendredi 15 juin que les candidats ont retrouvé les salles de composition pour les dernières épreuves.
Ce qu’en pensent les juristes
Pour les hommes de droit, le maintien de la composition ne devrait pas se faire. Ils estiment que c’est un » acte de rébellion« .
« C’est un acte de rébellion car c’est un jour férié et les jours fériés sont décrétés par le président de la République. Il est reconnu comme tel pour permettre aux fonctionnaires et agents de l’État et à tous ceux qui en sont bénéficiaires de mener une activité reconnue. Ici, c’est la prière. Le droit leur ait reconnu par le jour férié, chômé et payé. Par conséquent, le concours est nul », analyse pour Poleafrique.info un haut magistrat sous le couvert de l’anonymat.
Pourquoi le ministère de la justice a donc laissé faire? Pour le magistrat, il n’est pas certain que les organisateurs aient eu carte blanche. » Même le Garde des Sceaux est en congé pendant cette journée. Il ne saurait contraindre qui que ce soit à une composition« , explique -t-il.
Richard Yasseu
source : rédaction Pôle Afrique.info