La justice militaire de Ouagadougou a rendu son verdict dans le procès de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara. De nombreuses personnalités militaires et civiles sont condamnées. Parmi elles, l’ancien président Blaise Compaoré exilé en Côte d’Ivoire qui écope de la perpétuité.

Que va faire la Côte d’Ivoire face à la condamnation à perpétuité de l’ancien président Blaise Compaoré dans l’affaire de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara ? L’ex-chef d’État burkinabè vit dans ce pays depuis son éviction du pouvoir d’État en 2014. Marié à une ivoirienne, l’ex-président déchu a également demandé et obtenu courant février 2016, la naturalisation. Citoyen ivoirien à part entière depuis lors, le président Blaise Compaoré y mène une vie paisible. Ce jusqu’à l’ouverture il y a six mois du procès de l’assassinat de son prédécesseur, le capitaine Thomas Sankara. Une affaire dans laquelle il a été cité en même temps que plusieurs autres responsables militaires comme participants à l’assassinat de l’ancien chef du Burkina Faso en 1987.

La présence en terre ivoirienne du président Blaise Compaoré pourrait-elle être chamboulée avec la condamnation dont il est désormais l’objet ? Pas sûr, estime Dr Eddie Guipié, un enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo.

« La Côte d’Ivoire est tenue par deux hypothèses. La première serait d’obtempérer aux injonctions ou à la décision des autorités judiciaires burkinabé et de ce tribunal d’exception qui a condamné le président Blaise Compaoré à la prison à perpétuité en le remettant à la disposition de la justice du Burkina Faso. Il est vrai que cette hypothèse n’est pas vraiment plausible. La seconde hypothèse est confortée par le fait que le président Blaise Compaoré ait été naturalisé ivoirien. Et comme la constitution ivoirienne mentionne qu’aucun Ivoirien ne peut être contraint à l’exil, il serait difficile d’envoyer un national ivoirien sauf condition précise manifeste de réciprocité qu’il puisse être justiciable devant les tribunaux burkinabè pour ce faire », analyse l’universitaire joint par 7info.

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Depuis le mercredi 6 avril 2022, après des procédures et des reports des audiences, l’affaire Thomas Sankara est en effet arrivée à son épilogue. La justice du Burkina Faso a rendu son verdict, et reconnu coupable Blaise Compaoré. Le tribunal militaire de Ouagadougou qui a jugé l’affaire a aussi condamné l’ancien président à la perpétuité.

Existe-t-il des recours possibles aux autorités burkinabé pour une extradition de son ancien président ? « Pour ce qui est des recours possibles pour le Burkina Faso, il faut déjà savoir que l’affaire n’est pas encore épuisée. Un appel peut être interjeté et cela peut aller jusque devant la juridiction de fond qui est la Cour suprême. La Côte d’Ivoire peut justement prétexter cela pour dire qu’elle ne va s’exécuter aux réclamations de la justice burkinabè », fait savoir Dr Eddie Guipié.

En plus du président Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré ainsi que Hyacinthe Kafando sont aussi condamnés à la perpétuité.