International

Conseil de sécurité, quelle suite au recours du mali contre la France ?

Mis à jour le 3 septembre 2022
Publié le 02/09/2022 à 3:00 , ,

Accusée par le Mali d’avoir fourni des renseignements aux groupes terroristes qui sévissent au Sahel, la France occupe depuis le 1er septembre 2022, la présidence du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU). Les autorités maliennes ont pourtant saisi cette instance.

 

Le changement à la tête du Conseil de sécurité des Nations Unies suscite certaines interrogations. Le Mali pourra-t-il avoir gain de cause dans sa requête contre La France ?

Les autorités de la transition malienne accusent le pays de Macron d’armer et renseigner des groupes terroristes qui opèrent sur son territoire. Elles affirment même être en mesure de le prouver.

Selon le journaliste écrivain Seidik Abba, l’arrivée de la France à la tête du Conseil n’aura aucun impact sur l’examen de la requête malienne.

« Le rôle de la présidence du Conseil de sécurité est d’assurer l’organisation matérielle des réunions du Conseil de sécurité, arrêter l’ordre du jour de commun accord avec les autres membres dudit conseil. Assurer le secrétariat, et à l’occasion de réunions, distribuer la parole. La France n’a pas le pouvoir d’empêcher l’inscription de la requête malienne à l’ordre du jour d’une réunion du Conseil sécurité. En un mot, l’arrivée le 1er septembre de la France à la tête du Conseil de sécurité ne lui donne aucun pouvoir pour d’empêcher que la plainte du Mali si elle est maintenue, soit examinée et inscrite à l’ordre du jour et débattue », explique-t-il à 7info.

Selon le spécialiste, cette éventuelle confrontation entre la France et le Mali pourrait ne pas avoir lieu. Des pays francophones auraient déjà entamé des négociations auprès des autorités de Bamako afin d’éviter que la France et son ex-colonie se retrouvent à s’expliquer au Conseil de sécurité.

« Aujourd’hui beaucoup de pays se mobilisent pour convaincre le Mali de ne pas porter sa plainte devant le Conseil de sécurité. Afin de préserver les relations entre le Mali et la France, de même que le Mali et ses voisins, des pays comme le Sénégal, le Burkina Faso, s’activent pour assurer une médiation entre la France et le Mali pour éviter qu’on aille jusqu’au Conseil de sécurité » révèle Seidik Abba.

LIRE AUSSI : Mali, RFI et France 24 définitivement expulsés

Jean-Paul Kouadio, un doctorant en science politique à l’université de Cocody soutient le contraire. La présidence du Conseil de sécurité permettra à la France de mettre tout en œuvre pour empêcher que la saisine du Mali soit débattue en réunion, dit-il.

« Si les autorités maliennes ont saisi le Conseil de sécurité le 16 août 2022, à travers cette saisine, c’est parce que Bamako détient des informations compromettantes sur les forces françaises. Pensez-vous que le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop pouvait réclamer la tenue d’une réunion d’urgence visant à faire le point sur la situation de son pays, sans détenir la moindre preuve contre la France ? L’Élysée fera tout pour empêcher que la saisine soit à l’ordre du jour aux réunions du Conseil de sécurité. Il y va de la crédibilité de la France tant en Afrique qu’ailleurs », analyse-t-il pour 7info.

Face à la dégradation continue des relations entre Paris et Bamako, Dakar a décidé de proposer sa facilitation. Mais les autorités de la transition semblent déterminées à aller jusqu’au bout.

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE