Dans quelques heures, la Commission électorale indépendante (CEI) va recevoir les partis politiques ivoiriens. Il s’agira pour cette institution chargée des élections d’échanger avec les formations politiques au sujet du contentieux électoral.
La Commission électorale indépendante (CEI) et l’ensemble des partis politiques vont-ils enfin s’accorder sur les questions liées aux élections ? Depuis la publication de la liste électorale provisoire, la CEI reçoit toutes sortes de réprimandes de la part de certains hommes politiques. D’aucuns disent avoir découvert des irrégularités sur le fichier produit par l’institution. C’est le cas de Me Habiba Touré, la présidente de la Sentinelle anti-fraude électorale (SAFE), organe créé par le Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI). Cette structure dénonce des cas de fraude.
Il s’agit de « 2 millions de personnes inscrites de façon frauduleuse et irrégulière, une femme qui serait mère de 300 enfants et une autre mère de 500 enfants ».
Quelques jours après, c’était autour d’Antoine Amonkou Akpo, maire d’Adzopé et cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) qui donnait dans le même sens. Lui également dénonce l’inscription de « 4000 mercenaires électoraux » dans la région de la Mé. Des déclarations qui font planer le doute sur la crédibilité des régionales et municipales du 2 septembre 2023.
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Le président de la CEI, Coulibaly Kuibiert, dont l’intervention est très attendue par la population ivoirienne, aura une séance de travail avec les partis politiques au terme du contentieux électoral, ce mardi 20 juin. Les formations invitées à ce rendez-vous attendent beaucoup des échanges.
« C’est le processus édicté par la loi. Notre souhait est que désormais nous soyons unanimes à reconnaître que le fonctionnement de notre société doit se faire autour de la loi. Nous souhaitons que le droit soit dit et que chaque citoyen soit reconnu dans son bon droit. Si cela passe par la réinscription de Laurent Gbagbo sur la liste électorale, il n’y a pas de souci. Toutefois nous disons que le droit soit appliqué et qu’on ait plus de problème dans notre pays au sortir d’une élection. Une élection doit être une activité banale de notre vie publique et démocratique. Elle ne doit pas être le terreau de confrontations physiques et autres. Les élections doivent participer à l’édification d’une société plus juste. On souhaite donc que le jeu démocratique se passe sans aucune forme de tension et de pression, de conservation ou d’accession obligatoire au pouvoir. Il faut que les jeunes générations comprennent cela. Et cela passe par nous-mêmes par nos attitudes, nous qui avons travaillé longtemps à faire en sorte que les partis politiques aient existent, on doit participer à créer les vraies conditions d’une démocratie idéale pour notre pays », fait savoir à 7info, Clément Adjouroufou, un cadre du RHDP joint au téléphone.
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« Pour être honnête, je n’attends rien de cette rencontre entre la CEI et les partis politiques. Parce que cette CEI n’est pas crédible au regard des nombreuses et diverses irrégularités découvertes sur la liste électorale provisoire. Il reste seulement à l’opposition de ne pas l’ignorer et de s’organiser contre les éventuelles fraudes pendant les scrutins », confie à 7info, Dr Ahipeau Martial, cadre du PDCI.
Les élections municipales et régionales sont prévues le 2 septembre 2023.