Le siège la confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) sis au plateau a servi de cadre à la troisième session du groupe de travail de la « Côte d’Ivoire global » ce 23 décembre. Les travaux qui ont porté sur le thème « faire gagner la Côte d’Ivoire à l’international » avaient pour objectif de réfléchir à des mécanismes visant à accompagner la Côte d’Ivoire dans les défis et les exigences de la mondialisation à sa sortie de crise.
« Avant je faisais des conférences dans les écoles pour motiver les jeunes à l’entrepreunariat mais maintenant j’ai arrêté… Je n’ose plus le faire. Quand je pense aux difficultés auxquels ils vont se heurter » a expliqué Mouni Diawara lors de sa prise de parole après le second panel de cette rencontre de chefs d’entreprises. Directeur Général d’une entreprise de sécurité, il rentre de Doubaï où il y a séjourné durant 10 ans pour venir « prendre sa part d’émergence. » Il a fait cas des difficultés qu’il avait à implanter son entreprise dans d’autres pays d’où sa présence à cette rencontre, cadre propice pour débattre sur la manière dont les entreprises ivoiriennes doivent se positionner sur l’échiquier international.
Le constat est fait et les exemples sont légions. La Côte d’Ivoire première économie de l’Union économique ouest africaine (Uemoa) avec plus de 40% de l’économie a du mal à pénétrer les marchés au plan international. Comment y remédier ?
Pour Jeanine Diagou Directrice Générale de Nsia Assurance et Banque, « Il faudrait qu’on soit fort d’abord dans notre pays. » Pour elle, il faudrait rendre les entreprises ivoiriennes un peu plus fortes et leur permettre d’aller conquérir l’extérieur. « Il faut qu’on protège les entreprises ivoiriennes. De toute façon, le nationalisme, il existe partout il ne faut pas se leurrer » explique-t-elle. Elle a fait cas des difficultés et blocages qu’a connus son entreprise pour ouvrir sa succursale au Nigeria.
Cependant elle insiste sur le fait qu’il n’y aura pas de magie mais juste une vision; « avoir la discipline et être ordonné pour y aller » recommande-t-elle.
Pour Dr Parfait Kouassi, vice-président de la chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, conquérir le marché extérieur doit se faire « à petit pas » avec certaines dispositions telle que « l’amélioration de la diplomatie économique comme on le voit avec les marocains », amélioration de l’environnement global manufacturier, renforcement des capacités des PME, revoir le coût de l’énergie, le mécanisme de couverture du risque ; avoir des données sur les pays à conquérir » préconise le vice-président de la CCI-CI et PDG d’un groupe de distribution pharmaceutique.
Jean Louis, banquier et agent à la BICICI a présenté un projet mis en place par son entreprise sur une année afin de donner un coup de pouce aux entreprises de défendre les banques qui ont été à plusieurs reprises mises en cause . Il s’agit de renforcer les capacités des entreprises, baisser le package des garanties, accompagner les acteurs des PME qui prestent dans le sens de l’Etat. Et d’expliquer que seule une entreprise sur 3 frappe à la porte des banques mais il annonce une nouvelle ère. « Venez nous voir, les choses ont changé » soutient-il.
Cependant pour l’assistance toutes ces remarques et propositions ont été déjà faites mais ne produisent aucun résultat tangible.
Le débat est donc ouvert.
Me Michel Brizoua-Bi a rendu hommage à tous les soutiens de son initiative aux « 3P » (penser, partager et proposer) afin d’aboutir à la création d’une marque « Côte d’Ivoire ». Il a salué l’action du Président Alassane Ouattara qui a donné à la diplomatie ivoirienne, « une forte orientation économique ». Le président de Côte d’Ivoire Global a saisi cette opportunité pour rendre un hommage mérité à son compatriote, Jean Louis Ekra, ancien président d’Afreximbank, présent à cette cérémonie d’Abidjan.
Raïssa Yao
Source: Rédaction Politikafrique.info