Jeudi 25 octobre, à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (CCI), le Libéria était à l’honneur. Dans la salle de conférence, il était question d’attirer les investisseurs au pays de George Weah sur le thème « Le Libéria est ouvert et prêt pour les Affaires », qui permettait d’appréhender le marché libérien.
La Côte d’Ivoire a pour ambition de développer à l’échelle mondiale, et régionale, ses entreprises privées, et de mettre en place des collaborations fructueuses avec les pays de la sous-région. Avec le Libéria, d’énormes marchés (agricoles, touristiques, énergétiques) s’ouvrent, et permettraient d’offrir des deux côtés de la frontière développement et stabilité de l’emploi. Avec un taux de croissance de 8% et un commerce en explosion au Libéria, le président de la CCI, Faman Touré encourage les initiatives. « Il faut saisir les opportunités d’affaires au Libéria. Il faut renforcer les échanges entre les deux pays pour finir par ne parler que d’une seule voix. Tout le secteur privé est mobilisé » a-t-il encouragé les opérateurs économiques ivoiriens.
Présente, Madame Willye Mai Tolbert King, Ambassadeur du Libéria en Côte d’Ivoire, abonde dans ce sens. Rappelant le contexte de stabilisation politique en cours depuis 15 ans et renforcé par l’accession au pouvoir de George Weah, la diplomate loue les bienfaits d’une collaboration économique. « La diplomatie économique du Libéria a pour but d’attirer les investisseurs étrangers. Les investisseurs doivent savoir qu’il y a des intérêts au Libéria. Ce pays est un bijou caché d’Afrique de l’Ouest » fait-elle valoir. Elle met aussi en avant les ressources de son pays. « Nous avons beaucoup de ressources naturelles. Nous représentons 43% de la couverture forestière d’Afrique de l’Ouest, nous disposons de quatre ports et de 350 km de plages non exploités à ce jour. Nous offrons vraiment beaucoup d’opportunités » assure-t-elle.
Des opportunités que Jesse Jefferson Fahn, représentant du ministre libérien du Commerce et de l’Industrie, souhaite voir réaliser. « Le développement du commerce est catalyseur du développement. Nous promettons plus de transparence et mettons en place un régime commercial libérien vivant, pour attirer les investisseurs étrangers. Nous souhaitons renforcer les relations bilatérales entre nos deux pays. Nous allons faciliter les démarches pour les investisseurs étrangers et adopterons d’autres lois encore. À terme, nous voulons un secteur privé compétitif sur le marché mondial » soutient-il.
Ahmed Diomandé, représentant du Ministère du Commerce de la Côte d’Ivoire, va dans ce sens. « We are one. Ce sera une longue route, et nous sommes heureux de faire partie de ce voyage. Nous assurons que le secteur privé sera un moteur. Le Libéria est un pays riche, et nous sommes à sa disposition pour partager notre expérience dans tous les secteurs. Il est important de comprendre que l’Afrique est à un moment de son histoire important. C’est primordial que de faire comprendre à nos entreprises qu’elles doivent être prêtes à l’ouverture du marché. Nous avons un destin commun et il faut booster l’économie régionale. Avec ou sans vous le Libéria grandira. Saisissez l’opportunité, car un Libéria fort c’est une Côte d’Ivoire forte. Ne restez pas éternellement petites » lance-t-il aux représentants des entreprises présents.
Joseph Amissah, président du Mouvement des Petites et Moyennes Entreprises (MPME) a abondé dans le même sens, indiquant que « Nous voulons établir des partenariats gagnant-gagnant entre la Côte d’Ivoire et le Libéria. Nous voulons favoriser le partage d’expérience et valoriser notre savoir-faire ». Pour cela un projet est mis en place; « Liberian Market, here we are ! ».
Le but de l’investissement au Libéria est de faire des faiblesses du pays des opportunités. Le Dr Quinton Ahamad Tunis, du National Investment Commission (NIC) détaille. « Le Libéria est prêt pour les affaires. Investisseurs, il y a tant de marchés à développer ». Et le représentant d’énumérer. Ils sont quinze « secteurs prioritaires », parmi lesquels le tourisme, la manufacture, l’énergie, les hôpitaux, le logement, le transport… Tous ont besoin d’investisseurs, et tous représentent de forts potentiels pour ces derniers. Exemple : dans un pays où seulement 9% de la population a accès à l’électricité, il faut une entreprise capable d’assurer cette distribution essentielle au développement du pays. Dans un pays où 31 bandes aériennes sont ouvertes et où seulement 7 sont opérationnelles, il faut une entreprise pour faire fonctionner ces ponts aériens pour permettre au pays d’être davantage accessible. Ou encore, qui pour produire des bouteilles en plastique, des emballages pour la conservation des aliments ? Il encourage les investisseurs à continuer sur leur lancée post-électorale. Depuis l’accession de George Weah à la Présidence, on compte 140 investissements supplémentaires sur la période février-octobre 2018.
Le pays ne manque pas d’arguments. Le dossier présenté par le NIC évoque notamment un accès facilité aux pays de la région, un coût du travail faible, une politique stable ou encore une charte éthique visant à bannir la discrimination dans les milieux économiques.
Pour matérialiser toutes ces promesses, ambitions et futurs projets de coopération, les présidents des Chambres de Commerce et d’Industrie ivoirienne et libérienne ont signé un protocole d’accord, le MOU. Prochain rendez-vous lors d’un forum identique en mars 2019, au Libéria cette fois.
Victor Merat (Stagiaire)
Source: rédaction Pôleafrique.info