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COP22- Marrakech 2016, les scientifiques africains au devant de la scène

Mis à jour le 17 juillet 2018
Publié le 14/11/2016 à 12:36

Les scientifiques africains réunis à Marrakech les 11 et 12 novembre 2016 proposent  leur savoir-faire pour que la 22eme Conférence des parties engagées pour le climat, dite COP de l’Afrique soit effectivement celle de l’action.  C’est une initiative du Centre de la Communauté Marocaine de l’Etranger (CCME), structure du ministère marocain des Affaires étrangères.

Rachid Yazami, ingénieur et  chercheur marocain à l’université de Singapour, est inventeur de la batterie lithium rechargeable.  Ses travaux lui ont valu un prix équivalent du Nobel pour les ingénieurs aux Etats Unis. Présent au symposium des compétences africaines d’ici et d’ailleurs sur le climat organisé les 11 et12 novembre 2016 à Marrakech, Rachid Yazami estime qu’ « il est important qu’entre africains, on réfléchisse à l’avenir des minerais ». Autrement dit, les rencontres scientifiques entre africains sur le climat doivent se renforcer et être productives. Il a fait sa sortie devant une cinquantaine d’experts africains du climat réunis dans un hôtel à quelques cinq minutes de marche du village Bad Ighli de Marrakech où discutent 20 mille délégués de 197 pays à l’occasion de la COP22.

Comme le chercheur de Singapour, Rachid Yazami, plusieurs intervenants ont présenté leur domaine de compétence.

L’énergie solaire et éolienne sont passées en revue. Cette thématique apparait importante aux yeux des scientifiques. Ce, d’autant plus que le gap énergétique en Afrique est estimé à plus de 50 millions de dollars américains. 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Amina Benkhadra, directrice de l’Office national marocain des Hydrocarbures et des Mines et ex-ministre de l’Energie dans le pays indique que l’expertise marocaine peut être mise au bénéfice de l’Afrique subsaharienne.

Cependant, les intervenants sont unanimes pour dire que les méthodes préconisées dépendent des réalités de chaque pays, selon que la zone géographique est favorable au vent ou au soleil.
Un panel dédié aux déchets, risques, données et simulations a vu la participation du  sénégalais Boye Birame,  chercheur de Lemma-UB Group MBI de l’université de Barcelone en Espagne. Il a démontré la possibilité de minimiser les émissions de gaz en s’appuyant sur des technologies spécifiques, notamment dans le recyclage des déchets.  Il a démontré son expertise à travers le thème « Les technologies intégrales zéro déchet, zéro émission pour le traitement des déchets ».

Le  marocain Jamal Chaouki, professeur à l’Ecole polytechnique de Montréal au Canada estime que «  si hier, les déchets étaient un problème, aujourd’hui ils sont une ressource précieuse », en faisant allusion à l’industrie du recyclage. En outre, les systèmes éducatifs sur le continent sont invités à se mettre au diapason des changements climatiques. Il a été suggéré que les Etats intègrent dans les curricula de formation, la question spécifique du climat dès le préscolaire et le primaire.

Il faut noter que la question climatique est également étudiée dans des universités sur le continent. C’est le cas avec la Pan african university créée par l’Union africaine depuis trois ans.

Le symposium de Marrakech est  l’une des rares occasions où les scientifiques du continent sont au-devant de la scène pendant les discussions sur le climat. Ces experts venus du Nigeria, de la France, du Maroc, du Canada, du Qatar, du Sénégal, du Mali, de Madagascar, de Guinée et de Singapour recommandent une diplomatie scientifique d’un nouveau genre. Ils veulent que sous l’impulsion du royaume chérifien, les universitaires africains établis sur le continent et ailleurs, et travaillant dans le domaine des changements climatiques mettent leurs expertises au profit de l’adaptation, l’atténuation et même de la prévention des risques climatiques. Le symposium a traité, entre autres, des questions liées à la migration climatique, à l’investissement et la fiscalité verte. Le tourisme, la biodiversité, la santé la sécurité alimentaire et les ressources et efficacité énergétiques font partie des sous thèmes  abordés.

Nesmon De Laure, envoyée spéciale
Source : politikafrique.info

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