Afif Gassani est un jeune médecin Franço-Ivoiro-Libanais. A 37 ans, le Docteur Gassani est chef du service de chirurgien vasculaire de l’hôpital de Mulhouse, dans l’est de la France (il est le plus jeune chef de service français).
Depuis trois semaines, ce médecin est « au front ». Il se bat avec ses collègues contre la pandémie de coronavirus dans l’endroit le plus chaud qui existe actuellement en France. C’est en effet dans la région Mulhouse que s’est déclenché le premier foyer, le plus foudroyant aussi, de la maladie à COVID 19 sur le territoire français.
Ce que décrit le docteur Gassani est terrible : une augmentation exponentielle des personnes malades dès l’apparition du virus ; une dégradation ultra-rapide de l’état de santé des patients atteints ; des morts et encore des morts dont, à ce jour, cinq collègues médecins ; et un virus qui foudroie de plus en plus de personnes jeunes, plus jeunes qu’on ne le pensait jusque là.
Sur ce front de l’est de la France, le docteur Gassani est inquiet pour le pays qui l’a vu grandir. Il est inquiet, à vrai dire, pour tous les africains. Il sait que chez nous, sans une réelle prise de conscience des populations et, en particulier chez ses concitoyens Ivoiriens, le virus risque de faire des ravages. Marié, père de deux enfants en bas âge, il a peur. Non pas peur pour les siens, encore moins pour lui-même. Ses craintes sont pour les Ivoiriens, la Côte d’Ivoire et aussi l’ensemble du continent Africain.
Alors, le docteur Gassani veut témoigner. C’est plutôt un cri du coeur qu’il veut lancer à ses compatriotes. Il veut leur faire prendre conscience du danger qui les guette pour ne pas « laisser à Dieu seul » le soin de décider pour eux. Car chacun peut sauver sa vie et celle des autres.
Dans les vidéos qu’il nous a envoyées, réalisées ce matin au sein de son service de l’hôpital de Mulhouse, il nous montre la réalité crue de la maladie. Tous, jeunes ou vieux, nous pouvons subir le même sort. La seule manière de l’éviter, il le répète, c’est la prévention. Il est impératif de respecter les instructions sanitaires et de pratiquer les gestes qui sauvent : se laver les mains plusieurs fois par jours, rester chez soi, sortir le moins possible, tenir à l’extérieur les distances de sécurité d’au moins un mètre. Il espère avoir vécu le pire, parle, sans vraiment y croire, d’une possible décrue, chez lui, dans une grosse semaine.
7info