Même s’il a, à plusieurs reprises, assuré qu’il n’y pensait pas avec obsession en se rasant tous les matins, et même s’il s’était jusque-là positionné plutôt pour la présidentielle de 2030, Charles Blé Goudé n’envisage pas non plus être inactif pour le prochain scrutin d’octobre 2025.
“L’élection présidentielle de 2025 ne s’écrira pas sans moi. En 2025, on devra compter avec moi’’, avait-il averti, lors du dernier congrès de sa formation politique, le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP, opposition) en novembre 2023.
Ce dimanche 12 mai 2024, face à près de 3.000 partisans, rassemblés à l’auditorium de la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, pour la rentrée politique 2024 du COJEP, l’ex-leader des Jeunes patriotes ivoiriens s’est de nouveau poser en alternative à l’ancienne garde politique ivoirienne et dit “prêt’’ à gouverner la Côte d’Ivoire, se gardant toutefois d’annoncer clairement sa candidature.
Une volonté de rupture exprimée également par quelques slogans déclinés sur les t-shirts et casquettes des militants : “Le changement, c’est maintenant’’, “Osons le changement’’, “il est l’heure’’ et soutenue par le ministre gouverneur du district de Yamoussoukro, Augustin Thiam, invité d’honneur de cette rentrée politique et cadre du parti au pouvoir.
« Je trouve normal que les nouvelles générations remplacent les anciennes générations’’, a-t-il soutenu, dans un contexte, où le débat sur l’opportunité de la candidature des leaders comme l’ex-chef de l’État Laurent Gbagbo (78 ans) et l’actuel Alassane Ouattara (82 ans) fait débat.
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Au pupitre, la présidente des femmes du COJP ; Antoinette Gbizie a appelé Charles Blé Goudé, à accepter d’être le candidat du parti à la présidentielle de 2025.
“Nous te demandons d’être notre candidat. Nous sommes convaincus qu’avec toi, la Côte d’Ivoire connaitra la paix et la prospérité’’, a-t-elle lancé, déclenchant un tonnerre d’applaudissements dans un auditorium de la fondation bondée.
Eludant l’appel des femmes de son parti au début de son discours d’une heure et demi, Charles Blé Goudé a plutôt exposé sa “vision de la Côte d’Ivoire de demain’’ dans une espèce de programme qui tient sur une dizaine de “piliers’’ allant de “la lutte contre la corruption’’ à “la construction d’Etat de droit et une démocratie solide’’ en passant par “le contrôle de la cherté de la vie’’.
Le tout expliqué dans un “Moi président de la République’’ emprunté de la rhétorique politique de 2012 de François Hollande, au cours du débat télévisé de l’entre-deux-tours l’opposant à Nicolas Sarkozy.
“J’ai écouté Mme Gbizié me demandant d’accepter d’être candidat. J’ai entendu votre message, mais est-ce que je vais déclarer à cette tribune ma candidature à 2025. Non je ne le ferai pas. J’attends. Je suis prêt psychologiquement, intellectuellement et physiquement pour gouverner la Côte d’Ivoire. Mon projet est prêt mais je ne vais pas déclarer ici que je suis candidat’’, a-t-il tranché, appelant de nouveau à “renouveler la classe politique ivoirienne’’.
Radié de la liste électorale en raison de sa condamnation à 20 ans de prison par la justice ivoirienne, Charles Blé Goudé devra pour faire valider une éventuelle candidature, être d’abord amnistié par le chef de l’Etat.
“Ma condamnation de 20 ans et une question politique qui va trouver une solution politique“, a-t-il commenté.
Serge Alain Koffi
