La République de Côte d’Ivoire partage au total 3927 km de frontières dont 3373 km de frontières communes avec plusieurs pays voisins dont le Ghana à l’Est, le Mali et Burkina Faso au Nord et le Liberia et la Guinée à l’Ouest.
Outre une façade maritime longue de 554 km soit 4 460 km2, la Côte d’Ivoire possède des frontières terrestres avec 5 pays ouest-africains. La Guinée s’offre la plus importante proportion de ces délimitations avec 732 km de frontières devant le Ghana (725 km), le Liberia (715 km) et le Burkina Faso (603 km). Avec 598 km en partage, le Mali qui concentre une forte communauté en Côte d’Ivoire arrive en dernière position de ce classement.
Frontières poreuses
Selon les chiffres issus du RGPH 2021, 16 093 380 soit 55% de la population vivent dans les régions frontalières dont 6 321 017 à Abidjan.
Hormis Abidjan, ce sont 9 772 363 personnes (soit 33,24%) qui vivent dans les régions frontalières et environ 800 000 dans les villages et campements frontaliers
La situation de délimitation et de démarcation des frontières est relativement faible, selon le Secrétariat exécutif de la Commission nationale des Frontières de la Côte d’Ivoire (CNFCI). Notamment avec le Burkina, le Mali et la Guinée.
Toutefois, les éléments naturels tels que les cours d’eau, les fleuves et forêts font office de « frontières ».
La frontière entre la Côte d’Ivoire et le Liberia est délimitée et démarquée (visible). Quant à la frontière Côte d’Ivoire-Ghana , elle est démarquée au moyen de plants (tecks et melina).
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Cependant, il est à noter la destruction ou le déplacement par endroit de certaines bornes, notamment dans la sous-préfecture de Tagadi.
Intégration des peuples et menace terroriste
Pays de l’hospitalité, la Côte d’Ivoire a une longue tradition d’accueil des réfugiés et des demandeurs d’asile. Le pays continue d’ouvrir ses frontières aux étrangers.
Avril dernier, les autorités ont annoncé l’aménagement de deux sites de transit pour accueillir les quelque 18.000 réfugiés du Burkina Faso fuyant les violences jihadistes dans le nord du pays.
Il existe une forte intégration des peuples ivoiriens avec ceux des pays limitrophes. Plus de 75% des populations vivant dans les villages et campements frontaliers ivoiriens ont un intérêt particulier dans les pays voisins, rapporte le CNFCI.
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Ces intérêts portent essentiellement sur trois éléments : la famille, l’immobilier (maison) et le foncier (parcelle de terre cultivable). Les populations frontalières ivoiriennes cohabitent en bonne intelligence avec celles des populations en raison de forts liens familiaux et séculaires.
Mais depuis 2020, la menace djihadiste s’est accentuée dans le nord du pays où une dizaine d’éléments des forces de sécurité ont été tués entre 2020 et 2022.
Le nombre de réfugiés a bondi en un peu plus d’un an : en février 2022, le HCR en dénombrait environ 7 000. Selon le CNS, les personnes recensées sont pour l’instant « accueillies par les communautés locales » dans le nord et dans le nord-est.
Eugène Sahi Tristan