Près de 31 ans après sa disparition, le premier président de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny, continue de marquer le paysage ivoirien à travers de nombreuses infrastructures et édifices portant son nom. Retour sur cet héritage architectural et institutionnel toujours vivace.

Au 119e anniversaire de la naissance de Félix Houphouët-Boigny, ce 18 octobre 2024, l’empreinte du « Père de la nation » ivoirienne reste indélébile.

Près de 31 ans après sa disparition, son héritage perdure à travers de nombreux monuments et institutions qui façonnent encore aujourd’hui le paysage du pays.

Les monuments emblématiques de la capitale économique

Le stade Félix Houphouët-Boigny, surnommé « Le Félicia », situé au cœur d’Abidjan, fut longtemps le plus grand stade du pays.

Érigé sur une superficie de 5,43 hectares, il dispose aujourd’hui d’une capacité de 40 000 places suite à sa dernière rénovation pour la CAN 2023.

C’est en 1964 que ce stade, anciennement appelé Stade Géo André, prit le nom du président.

L’empreinte d’Houphouët-Boigny sur l’éducation et les transports

L’université Félix-Houphouët-Boigny, anciennement université de Cocody, est issue de trois centres universitaires affiliés à l’université nationale de Côte d’Ivoire en 1971.

Établie sur un campus de 200 hectares à Cocody, elle a rouvert ses portes en septembre 2012 après une rénovation complète.

L’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) est un établissement public de formation supérieure, de recherche et de production situé à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire.

Rassemblant neuf écoles supérieures et de nombreux départements de formation et de recherche (DFR), il compte environ 3000 étudiants.

L’INP-HB est né en septembre 19961 de la fusion de quatre établissements d’enseignement supérieur de Yamoussoukro

Ce sont l’École nationale supérieure d’agronomie (ENSA), l’École nationale supérieure des travaux publics (ENSTP), l’Institut agricole de Bouaké (IAB), et l’Institut national supérieur de l’enseignement technique (INSET)

L’aéroport Félix-Houphouët-Boigny, situé à environ 17 kilomètres du centre-ville d’Abidjan, a été construit dans les années 1970.

Une réhabilitation complète entre 1997 et 2001, d’un coût de 45 milliards FCFA, en a fait l’un des aéroports les plus modernes d’Afrique de l’Ouest, avec une capacité annuelle de deux millions de passagers.

Le pont Félix Houphouët-Boigny, mis en service en 1957, relie la commune du Plateau à celle de Treichville.

Long de 550 mètres et traversant la lagune Ébrié, ce pont a accueilli la première cérémonie de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.

Un héritage tourné vers l’avenir : la Fondation pour la paix

La Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, gérée par l’UNESCO, est un institut de recherche sur les questions de paix dont le siège se trouve à Yamoussoukro.

Créée en 1973, elle a pris son nom actuel en 1997. Elle est à l’origine du Congrès international sur la paix dans l’esprit des hommes en 1989 et de la déclaration de Yamoussoukro pour la paix en 1997, tous deux organisés sous l’égide de l’UNESCO.

Le bâtiment de la Fondation, conçu par l’architecte Olivier-Clément Cacoub, a été livré après dix ans de travaux pour un budget de 35 milliards FCFA.

Le 5 décembre 1997, les clés ont été remises à Federico Mayor, alors directeur général de l’UNESCO, marquant ainsi l’engagement continu de la Côte d’Ivoire pour la paix et la recherche, conformément à la vision d’Houphouët-Boigny.

Ces monuments et institutions, du stade emblématique au pont historique, en passant par l’université et l’aéroport international, témoignent de l’impact durable de Félix Houphouët-Boigny sur le développement et l’histoire de la Côte d’Ivoire.

Alors que la Côte d’Ivoire commémore le 119e anniversaire de la naissance de son père fondateur, une question demeure.

Au-delà de ces édifices qui portent son nom, quel héritage politique et social Houphouët-Boigny a-t-il vraiment laissé à la Côte d’Ivoire moderne ?

La réponse, sans doute, se trouve non pas dans le béton et l’acier, mais dans le cœur et l’esprit des Ivoiriens d’aujourd’hui.

Serge Alain KOFFI