Au terme d’une évaluation de la réconciliation nationale, l’ONG Action pour la Protection des Droits de l’Homme (APDH) dresse une série de recommandations, au gouvernement ivoirien, aux partis politiques et aux partenaires.
Avec l’appui de la Fondation Konrad Adenauer, l’APDH a mené une étude pour évaluer le processus de réconciliation en Côte d’Ivoire. Les résultats ont été présentés à l’opinion le 10 janvier 2019 à Abidjan. Au terme de l’étude des recommandations sont faites au gouvernement ivoirien qui évoque, entre autre, la liberté d’expression.
Les dirigeants sont invités à « Prendre une loi sur la réconciliation nationale qui définit le cadre et les mesures de nature à impulser la réconciliation nationale ; Soutenir le processus de réconciliation par la mise en place d’un Gouvernement d’unité nationale pour faire face au défi de la reconstruction post-crise ; Renforcer et légaliser le cadre de discussion permanent avec l’opposition ; Communiquer mieux sur les initiatives prises par le gouvernement et qui montre sa volonté de réconcilier ; Ouvrir l’espace audiovisuel à l’ensemble des courants de pensée et assurer la liberté d’expression à tous ». L’APDH recommande aux partis politiques de « s’engager pleinement dans la voie du dialogue entre acteurs politiques en vue de contribuer à un véritable apaisement du climat politique »
Quant aux partenaires, ils sont priés d’ « encourager les partis politiques et le Gouvernement à un véritable dialogue inclusif de toutes les forces politiques sans exclusion aucune ; Soutenir la société civile dans son mandat de contrôle citoyen en vue d’aboutir à des réformes profondes du cadre juridique et institutionnel de la vie politique »
L’étude a passé en revue des données comme la justice nationale et internationale, le dialogue politique, la réforme des lois confligènes ou encore, l’accès équitable à l’administration et aux emplois publics et le processus électoral.
« Lorsqu’on descend à l’échelle des régions, le sentiment qu’il y aurait un fossé entre la rhétorique politique sur le vivre ensemble apaisé et les initiatives publiques tendant à le promouvoir, reste prégnant. En effet, 55 % des ivoiriens interrogés dans la région du Bas-Sassandra estiment que rien n’a été fait. Cette position semble être partagée également par 54, 1% des habitants de la région du Loh Djiboua ainsi que 50% des habitants de la région du Grand Pont. En revanche, 48 % des populations interrogées dans la région de l’Agnéby Tiassa estime que l’action politique de réconciliation portée par l’Etat est significative tant en quantité qu’en qualité. Pour elles au contraire, beaucoup aurait été fait », note le rapport.
Nesmon De Laure
Pôleafrique.info