Depuis le 1er mai 2021, le prix de la tonne de ciment connaît une augmentation de 7000 FCFA. Les distributeurs expliquent que cette hausse du coût est liée aux coupures d’électricité. Une décision qui suscite le mécontentement chez les consommateurs.
L’immobilier en Côte d’Ivoire connaît un boom. En dépit de cette flambée, le déficit de logements demeure une triste réalité surtout à Abidjan, capitale économique. Prétextant des coupures récurrentes de l’électricité de ces derniers jours, la société Prestige ciment Côte d’Ivoire (PCCI), située au PK 24, a procédé à l’augmentation du prix de la tonne de ciment, à hauteur de 7000 FCFA.
« Cher client, nous vous remercions de votre confiance à long terme et pour votre soutien au ciment « Guepard ». En raison des différentes augmentations récentes telles que les prix internationaux d’importation des matières premières, les frais d’expédition et les frais de déchargements de ces matières, aussi au vu de la situation des coupures électriques que nous subissons actuellement, nous traversons une période sensible comme toutes les entreprises industrielles du pays. À cet effet, le coût de production global du ciment est devenu très élevé, ce qui oblige les opérateurs à faire face à d’énormes pressions financières. Afin de garantir le bon fonctionnement de notre société et continuer à vous fournir des produits de haute qualité (…), le prix du ciment subira une augmentation à partir du 1er mai 2021. (…) Tous les produits livrés… seront augmentés de 7000 FCFA TTC/tonne », indique une note publiée le 30 avril 2021.
Réactions des consommateurs
Face à la décision des opérateurs de la filière-ciment, la réaction des consommateurs ne s’est pas fait attendre. Le premier à réagir est Marius Comoé, président du Conseil national des organisateurs de consommateurs de Côte d’Ivoire (CNOC-CI). Pour ce leader de la société civile, cette hausse du prix de la tonne de ciment est « illégale ».
« Augmenter le prix du ciment de façon unilatérale sous prétexte qu’on coupe régulièrement le courant, c’est de la mauvaise foi. C’est tout le pays qui subit les conséquences du délestage. Les coupures intempestives de l’électricité ne sont pas du fait du consommateur. Les raisons sont connues. Cette hausse met en mal les règles du commerce en Côte d’Ivoire. Nous condamnons de vive voix cette pratique des opérateurs du secteur de la cimenterie qui relève d’une mauvaise foi affirmée », confie d’une voix furibonde, le président du CNOC-CI. Et d’interpeller le ministre de l’Industrie : « Il faut que le ministre de l’Industrie interpelle les acteurs du secteur de la cimenterie pour mettre un terme à cette augmentation illégale ».
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À l’instar du président du CNOC-CI, les opérateurs du secteur de l’immobilier estiment que les autorités ivoiriennes doivent tout mettre en œuvre pour empêcher cette flambée du prix du ciment.
« Il n’est pas normal que les cimenteries de manière subtile augmentent le prix de la tonne. Elles pensent que ce n’est rien, mais pour nous qui sommes des promoteurs immobiliers, cela représente beaucoup. Par le passé, la Côte d’Ivoire a été confrontée à un problème de délestage, le prix du ciment pour autant n’a connu pas d’augmentation », explique Konaté Youssouf, promoteur immobilier.
Des marches pour dénoncer cette hausse du prix de la tonne de ciment sont annoncées pour les jours à venir.