Société

Coup de chaud sur le secteur de la forêt ivoirienne

Mis à jour le 27 novembre 2021
Publié le 27/11/2021 à 12:02 , ,

Ça chauffe sur la forêt ivoirienne… et pas seulement à cause du changement climatique.


Il y a longtemps que des rumeurs courent sur l’existence d’activités pas très catholiques dans le secteur de la forêt : coupes illégales, trafics de bois nobles, exportations illégales, etc, qui impliqueraient un nombre considérable d’agents publics dont la mission première est censée être la protection de la forêt ivorienne (qui s’est vue amputée des 3/4 de son manteau en trois décennies) avec la complicité de certaines forces de la puissance publique, habillées ou pas, sensées, elles, lutter contre ces trafics particulièrement juteux.

Mais si l’Etat a cru bon, un temps, de fermer les yeux sur ces activités illégales, l’ambiance a brutalement changé sous la pression des engagements internationaux de la Côte d’Ivoire en matière de lutte contre la déforestation dans le cadre des actions à mener pour limiter le réchauffement climatique, et aussi sous l’impulsion nouvelle que donne le Président Ouattara à son mandat en matière de lutte contre la corruption et l’enrichissement illégal.

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Et puis, quelques fois, l’opportunité fait le larron. Un simple petit carnet, dont l’existence reste encore à prouver, découvert sur un suspect de trafic de bois, ferait trembler la République.

Selon notre confrère Isi Affica, ce petit carnet rédigé à la main, contiendrait le relevé scrupuleux de toutes les commissions distribuées du bas en haut de l’échelle, pour permettre à un certain Ibrahim Lakiss, directeur de la Nouvelle Société d’exploitation Forestière de l’Indenie (NSEFI), aujourd’hui sous les verrous, de prospérer en toute tranquillité dans le déboisement frauduleux de notre pays. Et le monsieur, si l’on en croit notre confrère qui parle d’un scandale à 50 milliards de francs CFA, aurait le dos large étant donné les personnalités citées dans l’article : de hauts responsables du ministère des Eaux et forets, des hauts gradés de l’armée, de la gendarmerie et de la douane, jusqu’au ministre Alain Richard Donwahi lui-même.

Gardon-nous néanmoins de tirer des conclusions hâtives. Dans ce genre d’affaire, les coups bas et les manipulations sont monnaie courante. La justice, saisie, devra faire la lumière sur un certain nombre de questions :
Le carnet existe -t- il vraiment ? Si oui, est-il vrai ou fabriqué ? Les personnes citées sont-elles réellement impliquées et à quel degré ? Toute cette agitation est-elle liée de près ou de loin à l’audit engagé depuis plusieurs semaines sur la SODEFOR, l’organisme chargé de gérer la forêt Ivoirienne, mais véritable ministère dans le ministère des Eaux et forets ?

Quant à un ministre de la République, dont le nom est jeté publiquement en pâture, il a droit, au même titre que tout citoyen, et que toutes les personnes citées nommément (hâtivement) dans cette affaire, à la présomption d’innocence tant que les preuves de leur implication ne sont pas apportées.

Restons-en aux faits. Et que nous disent-ils à ce stade ? Un homme soupçonné d’être un trafiquant de haut vol a été arrêté. Un article évoque à la suite de cette arrestation un système de corruption de haut niveau. Attendons la suite, à savoir l’enquête judiciaire pour tirer les conclusions qui s’imposeront d’elles-mêmes. L’Etat devra prendre, cette fois-ci, toute sa responsabilité.

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