Entre l’Afrique et la Coupe du Monde de football, l’histoire ne s’est jusque-là pas écrite au-delà des quarts de finale. Aux dernières éditions de la compétition, cette étape est même difficilement atteinte.
Cinq représentants et jusque-là, aucun n’a atteint les quarts de finale. Pour la 22e édition de la Coupe du Monde de football qui se joue au Qatar depuis le 20 novembre 2022, le bilan des Africains est loin d’être étincelant. Tandis que le Ghana, le Cameroun et la Tunisie arrêtaient leur course au titre en phase de poules, le Maroc et le Sénégal qui ont validé leur ticket pour les huitièmes de finale ne rassurent pas. L’un d’entre eux, le Sénégal est tombé le dimanche 4 décembre 2022 face aux Anglais avec un lourd score (3-0).
Pourquoi les nations africaines ne décollent-elles pas au Mondial ?
« L’Afrique doit encore franchir un palier dans les compétitions internationales. Il ne suffit pas d’aligner des noms ou des joueurs évoluant dans les championnats en Europe pour constituer des équipes fortes. La preuve, les sélections africaines sont à base des joueurs professionnels, mais face aux autres nations, elles ont du mal à embrayer. Les joueurs se connaissent pourtant, la plupart évoluent soit dans les mêmes championnats, soit dans les mêmes équipes. Donc, de niveau sensiblement égal. Mais la mayonnaise prend pour les autres. Et pour les Africains, on se contente de bien peu : « on n’a pas démérité », explique Fernand Dedeh, un journaliste sportif consultant ivoirien.
Selon lui, la rencontre Sénégal-Angleterre du dimanche 3 décembre qui a vu la défaite des poulains de Aliou Cissé est une parfaite illustration de son analyse.
« Les Lions n’étaient pas en terre inconnue. Certains joueurs de cette équipe évoluent en Angleterre et ils croisent chaque semaine, les joueurs anglais. Ils se fréquentent pour d’autres, dans les vestiaires. Cependant, la puissance et la force athlétique, dégagées par les Three Lions, la vitesse d’exécution, la complémentarité sur le terrain, la gestion des ballons sur les contre-attaques, l’efficacité devant les buts, l’état d’esprit du groupe marquent la différence entre les deux groupes. Les Anglais ont montré un collectif fort, une capacité à exploiter les temps forts, un mental d’acier. Les Sénégalais ont perdu le match dans la tête. Avant que les pieds ne subissent », précise le spécialiste ivoirien.
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La performance peu reluisante des nations africaines pour la Coupe du Monde 2022 n’est pas la première. Dans l’histoire de cette compétition, le plus grand palmarès des sélections du continent s’est limité au quart de finale. Seuls le Cameroun (1990), le Sénégal (2022) et le Ghana (2010) détiennent ce record.
Juliette Abwa est journaliste sportive à Africa Radio. Le manque de continuité dans le travail en est la cause.
« Le problème des équipes africaines se situe au niveau de la continuité. Les Africains veulent des résultats immédiats. On ne travaille pas assez longtemps pour avoir des résultats probants. La Coupe du Monde c’est un cran ou deux au-dessus de toutes les compétitions qu’on connaît. Pour que les Africains réussissent à gagner cette coupe du Monde, il faut penser à cela. Parce que jusque-là pour certains, on va à la compétition juste pour participer. Il faut donc que le changement se fasse au niveau du mental », analyse-t-elle.
Le Maroc, le dernier pays africain encore en course dans ce Mondial 2022, croise le fer avec l’Espagne le mercredi 7 décembre 2022.
Richard Yasseu
