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Coups d’État, pourquoi les « sanctions » de la CEDEAO ne marchent pas

Mis à jour le 8 septembre 2021
Publié le 08/09/2021 à 5:18 , , ,

Comme de tradition pendant les moments de crise, les présidents de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) se réunissent ce mercredi 8 septembre 2021. Des résolutions contre les militaires guinéens qui ont renversé le régime démocratique du professeur Alpha Condé, sont attendues.

 

Le coup de force du 5 septembre 2021 du colonel Mamady Doumboya porte à trois le nombre de putschs perpétrés en seulement un an dans la zone ouest-africaine. Et pourtant, le protocole A/SP1/12/01 sur la démocratie et la bonne gouvernance de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), en son article 45.1 dispose que : « En cas de rupture de la Démocratie par quelque procédé que ce soit et en cas de violation massive des Droits de la Personne dans un État membre, la CEDEAO peut prononcer à l’encontre de l’État concerné des sanctions ». Malgré les menaces de sanctions, certains militaires continuent de tenter des actions contre la démocratie.

La CEDEAO est-elle impuissante ?

La CEDEAO, comme on le sait, dispose d’un protocole opposé à la prise du pouvoir d’État par les armes. En dépit de cette disposition, la région ouest-africaine a renoué depuis août 2020 avec les coups d’État. Une situation qui suscite des interrogations. Pour Dr Gervais Boga Sako, enseignant de droit et défenseur des droits de l’homme, l’impuissance de la CEDEAO est due au fait que cette organisation est influencée par les présidents des pays membres.

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« L’échec de la CEDEAO vient principalement du fait que les chefs de l’État ont une forte influence au sein de cette organisation. Elle n’est pas libre d’agir. Raison pour laquelle certains parlent de club de chefs de l’État. Il n’y a pas de sanctions, il n’y a pas de rigueur. C’est une institution qui n’est pas autonome. Elle n’est pas indépendante. Elle est inféodée par les chefs de l’État donc aucun chef de l’État ne peut interpeller son voisin-chef de l’État », analyse-t-il pour 7info.

Pour l’expert ivoirien, l’organisation sous régionale devrait être composée par des personnes autres que des présidents en exercice. « Si la CEDEAO était dirigée par des experts, des spécialistes des questions de démocratie et des droits de l’homme indépendants, ils pourraient interpeller vivement et ils seraient plus coercitifs. Mais malheureusement, l’organisation est trop politisée, si bien que lorsque l’un  des leurs veut faire un troisième mandat, ils ne peuvent pas courageusement lui dire Stop. Au contraire, ils le ménagent. Voilà l’échec principal de la CEDEAO. Si elle avait eu le courage d’interpeller Alpha Condé, je pense qu’on ne serait pas là aujourd’hui. Idem pour le Mali d’IBK », poursuit-il.

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Le sommet par vidéo conférence des chefs d’État du mercredi 8 septembre 2021 fera-t-il la différence dans les mesures à prendre. Les présidents ouest-africains parviendront-ils à faire fléchir la junte militaire guinéenne dont le premier acte politique a été la dissolution du gouvernement des institutions et l’abolition de la constitution ? Le communiqué final de la rencontre situera.

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