L’ex-Première Dame de Côte d’Ivoire Simone Gbagbo est toujours dans le viseur de la Cour pénale internationale selon son porte-parole contacté par Politikafrique.info suite au verdict d’acquittement prononcé en faveur de l’ex-première dame à Abidjan ce mardi 28 mars. En dépit de son acquittement devant la justice de son pays dans son procès pour crime contre l’humanité et crimes de guerres, la Cour pénale internationale n’en démord pas et tient à la juger.
« … le mandat d’arrêt délivré par les juges de la CPI en février 2012 à l’encontre de Mme Gbagbo est encore en cours, et la Côte d’Ivoire demeure dans l’obligation de remettre Mme Gbagbo à la Cour », a fait savoir ce mercredi 29 mars Fadi El-Abdalah le porte-parole de la CPI joint par Politikafrique.info.
Selon lui, devant cette juridiction internationale, les procédures contre Simone Gbagbo d’une part et d’autre part contre l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo et son ministre Charles Blé Goudé sont deux affaires distinctes. « Il faut souligner d’abord que les affaires concernant Mme Gbagbo d’un côté, et M. Gbagbo et M. Blé Goudé, sont deux affaires séparées devant la CPI », a-t-il soutenu.
« Les représentants de la République de Côte d’Ivoire avaient soulevé la question de l’irrecevabilité de l’affaire à l’encontre de Mme Gbagbo, sur la base de l’existence d’une affaire contre elle devant la justice nationale. Il faut noter que pour qu’une affaire soit déclarée irrecevable devant la Cour, l’enquête et / ou les poursuites nationales doivent concerner la même personne et substantiellement le même comportement allégué dans la procédure devant la CPI », poursuit le porte-parole de la CPI.
L’ex-Première Dame ivoirienne Simone Ehivet Gbagbo comparaissait devant la justice de Côte d’Ivoire pour « crime contre l’humanité et crimes de guerre » commis pendant la crise post-électorale dans son pays de 2010 à 2011. Depuis ce mardi 28 mars 2017, elle a été acquittée par la justice ivoirienne après 8h de délibération. Son époux l’ex-président de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé répondent eux, des mêmes chefs d’accusation, mais devant la Cour pénale internationale et sont en procès.
« Les juges de la CPI se sont déjà prononcés sur la recevabilité de cette affaire et avaient rejeté cette demande considérant que les paramètres factuels et la nature des crimes poursuivis devant la CPI étaient différents de ceux devant la justice nationale. Ainsi le mandat d’arrêt délivré par les juges de la CPI en février 2012 à l’encontre de Mme Gbagbo est encore en cours, et la Côte d’Ivoire demeure dans l’obligation de remettre Mme Gbagbo à la Cour. Selon le Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, la recevabilité d’une affaire ne peut être contestée qu’une fois devant la Cour. Cependant, « dans des circonstances exceptionnelles, la Cour peut autoriser qu’une exception soit soulevée plus d’une fois ou à une phase ultérieure du procès » précise le porte-parole de la CPI. Il reviendra aux juges de la CPI de décider en la matière le cas échéant si une telle demande est soulevée à nouveau », concluT Fadi El-Abdalah.
En un mot, sauf dérogation spéciale, Simone Gbagbo est toujours recherchée par Fatou Bensouda. Wanted!
Richard Yasseu
Source : rédaction Politikafrique.info