« C’est fini pour son règne, nous ne voulons plus qu’il nous représente nulle part! Assoumou Kanga est un roi très méchant », c’est par ces mots que Charles Abissi, chef des chefs de génération Noundjou, a commencé à renier le roi de Moossou. 

Pour celui que les bassamois et le peuple Abouré appellent affectueusement  « Périko », le souverain qui règne depuis 32 ans sur la communauté n’a plus de légitimité depuis qu’il a été  « destitué à la paroisse St-Antoine », à la mi-juillet.

Il est un peu plus de 22h quand nous retrouvons « Périko » dans cette clinique du centre de Grand-Bassam. Minuit passé, le chef des chefs guerriers ressort après des soins intensifs et plusieurs examens radiologiques, nous dit-il.

Le grand chef guerrier a été grièvement blessé dans le dos lors des échauffourées suite à un sit-in organisé par les détracteurs du roi Nanan Assoumou Kanga. Très vite, le sit-in a donné lieu à des heurts faisant plusieurs blessés.

« On s’est rendu compte qu’il (Sa majesté Nanan Assoumou Kanga) n’en fait qu’à sa tête. Malgré l’interpellation des autorités administratives, le préfet, le sous-préfet… Quand il y a des manifestations, il va représenter le village de Moossou alors qu’il n’est plus notre roi. On s’est dit que si on ne fait pas ce genre de sit-in, le jour de la fête de l’Indépendance, il va vouloir nous représenter encore. Il faut l’en empêcher car jusqu’à ce moment il n’est pas encore sûr d’avoir été destitué depuis le 15 juillet », explique le guerrier.

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« C’est en essayant de calmer nos camarades après l’arrivée de deux véhicules de gendarmerie, que j’ai reçu dans le dos une décharge. Ils ont tiré à bout portant dans mon dos. Après les soins, ça va un peu mieux. Sinon, au départ, j’avais le côté gauche entièrement paralysé », nous confie-t-il.

Sa Majesté le roi Nanan Assoumou  Kanga, le 21e souverain semble ne plus faire l’unanimité dans sa communauté. Déterminés, ses détracteurs pour qui le roi est bel et bien destitué, entendent gérer une transition jusqu’au à la fin de son règne prévue en 2025. Une nouvelle génération viendra alors au trône.

« On a décidé d’aller faire un sit-in devant la cour royale pour qu’on nous remette les clés du royaume. On comprend sa peur. Car, une fois quitté sur le trône, il part en prison. Il a beaucoup de sales affaires et procès en suspens devant les tribunaux ! On lui permet de partir dès maintenant avec cette petite honte et ainsi d’éviter la grande qui arrive »,  a expliqué Charles Abissi, également conseiller municipal à la mairie de Grand-Bassam.