L’annonce de l’acquittement du congolais Jean Pierre Bemba par la Cour pénale internationale (CPI) suscite déjà des réactions en Côte d’Ivoire, pays dont deux ressortissants répondent de chefs d’accusation devant la CPI.
Le congolais Jean-Pierre Bemba est acquitté de toutes charges par la Chambre d’appel de la CPI après 9 ans de détention ce vendredi 8 juin 2018. L’ancien vice-président du Congo-Kinshasa était accusé de deux chefs de crimes contre l’humanité (meurtre et viol) et de trois chefs de crimes de guerre (meurtre, viol et pillage). Il avait été condamné à 18 ans d’emprisonnement le 21 juin 2016. Jean-Pierre Bemba avait fait appel, et c’est ce vendredi 8 juin que devait tomber la décision des juges.
« Nous imaginons la joie de sa famille et espérons vivre cette joie avec l’acquittement attendu des nôtres. Cette décision nous soulage un temps soit peu. Que la CPI libère maintenant Mr Laurent Gbagbo et Mr Charles Blé Goudé. Nous demandons aussi au Président Ouattara de libérer les détenus d’opinion en Côte d’Ivoire car il est temps d’œuvrer à la cohésion », a réagi à Poleafrique.info Désirée Douati, présidente de l’Association des Femmes et Familles des Détenus d’Opinion de Côte d’Ivoire (AFFDOCI).
En Côte d’Ivoire, les débats autour du procès conjoint de Charles Blé Goudé et de Laurent Gbagbo à la CPI départagent l’opinion. Les proches des prévenus qui dénoncent une « justice de vainqueur » réclament la relaxe, arguant « l’insuffisance » ou même « l’absence de preuve » de l’accusation. Des associations par contre demandent que les procès aillent à leur terme aussi bien en Côte d’Ivoire qu’au niveau de la Cour pour « une véritable réparation des victimes ».
Le 4 juin 2018, les avocats des co-accusés ivoiriens ont été autorisés à plaider leur acquittement après 7 ans de procédures. L’information de l’acquittement de Jean Pierre Bemba est perçue dans le camp Gbagbo comme une lueur d’espoir.
Laurent Gbagbo et Blé Goudé sont accusés de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre dans le courant de la crise post électorale de 2010-2011. Selon la cellule d’enquête mise en place par les autorités ivoiriennes, cette crise a fait 3000 victimes imputables aux deux camps du conflit.
Nesmon De Laure
Source:Pôleafrique.info