Côte d’Ivoire Politique

CPI, Des victimes  à Yopougon : « Que Gbagbo sorte de prison ; le peuple wê souhaite que les ivoiriens se retrouvent»

Mis à jour le 31 janvier 2019
Publié le 31/01/2019 à 7:25 , ,

Au cours d’une  conférence de presse ce jeudi 31 janvier 2019 à Abidjan,  l’Union pour la sauvegarde du patrimoine wê (Upswê) demande à la Cour Pénale Internationale  de tenir compte de ses douleurs et souhaite la libération de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé après leur  acquittement.

Des victimes de la crise post électorale ivoirienne ont exprimé leur amertume ce 31 janvier 2019 face à « la catégorisation des victimes  par la Cour pénale internationale ». « CPI, à quand votre intérêt pour le génocide wê ? », pouvait-on lire sur l’une des pancartes à Yopougon/ Abidjan. Ce à l’occasion  de la conférence de presse animée par l’Union Pour la Sauvegarde du Patrimoine Wê.

« Que la douleur du peuple wê soit prise en compte par la CPI. L’USP wê souhaite par ailleurs, que tous les ivoiriens en exil rentrent au bercail. Que tous les prisonniers politiques sortent de prison. Que le président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé sortent de prison.  Souhaiter que des frères  ivoiriens acquittés soient libérés nous conduit sur la route de la paix. Le peuple wê même lourdement endolori souhaite que les ivoiriens se retrouvent pour réapprendre à vivre ensemble », souhaite Toussea Alphonse, président de l’USP wê.

A Duekoué Carrefour, les organisations internationales mentionnent 800 personnes tuées  en un jour. L’Union remet en cause cette estimation. « Pour le  peuple wê, 2000 victimes est un chiffre raisonnable à tenir (en terme de morts). Mais pour Duekoué Carrefour,  nous enregistrons 1024 morts »,  affirme Toussea Alphonse. Il se plaint également des valeurs culturelles emportées et n’exclut pas de saisir l’Unesco.

« La situation est dramatique. Les charniers existent.  Comme les charniers n’ont pas été traités par la justice, nous ne pouvons pas nous mêmes  déterrer nos morts pour les enterrer », dresse-t-il le point de la situation.

 Ajoutant que  « La pauvreté est descendue  au plus bas. On peut parler de misère, de la dépossession de terres. La situation est catastrophique. Il n’y a pas que les massacres. Sur les 800 mille personnes, 300 mille se sont retrouvés en exil au Libéria quand la crise était à son pic. Et les personnes qui sont partis au Liberia, des véhicules convoyaient des migrants sur l’espace. Ce qui engendre des conflits de terre », fait-il constater.

Toutefois, il reconnait des efforts de réparation. Mais les juge insuffisants.  « Des âmes généreuses nous viennent en appui pour essuyer nos larmes en construisant des écoles, l’Etat construit des écoles. Tout cela est bien mais cela ne remplit pas l’ampleur de notre douleur. Notre douleur est immense », ajoute le président.

La seule procédure pendante devant la CPI concerne 729 victimes (des blessés et des ayant droits) . C’est la procédure à l’en contre de M. Gbagbo et M. Blé Goudé. De ce fait, certaines victimes se sentent abandonnées, 8 ans après la crise. Officiellement la crise post électorale a fait autour de 3000 morts.

 Dans la matinée des victimes indexant Laurent Gbagbo comme auteur de leurs souffrances ont, pour leur part,  manifesté à Anyama pour son maintien en prison.

Nesmon De Laure

Pôleafrique.info

 

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