Malgré son acquittement, Charles Blé Goudé n’a pas encore fini avec la CPI. L’ex-leader des jeunes patriotes est à nouveau devant les juges depuis le lundi 13 décembre. Objectif, obtenir un dédommagement de cette Cour.
Il était encore devant les juges de la Cour pénale internationale. Mais cette fois, l’objectif était bien différent. Charles Blé Goudé attend de cette cour de justice d’être indemnisé pour avoir été détenu durant des années alors qu’il était innocent. L’ex-ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo avait pour ce faire cinq minutes pour s’expliquer.
« Le droit est mon socle, et la loi, mon dossard. Moi, je ne connais pas les juges qui m’ont acquitté en première instance, tout comme je ne connais pas non plus ceux qui ont confirmé mon acquittement en appel. Seule la loi m’a sorti de prison », a expliqué d’entrée Blé Goudé.
Et d’ajouter que : « Huit ans de ma vie m’ont été arrachés, m’ont été mangés… Huit années de privation, de traumatisme, de désocialisation. Huit ans que j’ai été présenté au monde comme un criminel… Pendant toutes ces années, vous pouvez imaginer, Madame la Juge, que mes enfants ont dû fuir le regard de leurs camarades à l’école, parce qu’eux, étaient les enfants d’un criminel. Des enfants traumatisés qui ont grandi sans leur père que je suis, et qui ne savent dire que maman. Parce que papa n’était pas là, parce que papa n’a jamais été là, parce que papa ne pouvait pas être là ».
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Selon l’ex-pensionnaire de la CPI acquitté depuis le 31 mars 2020, ce temps passé loin des siens lui pèse. Aussi demande-t-il un dédommagement. « C’est pour tout cela, honorables juges, qu’aujourd’hui, je me tiens devant vous, pas forcément pour réclamer de l’argent. Parce que le préjudice que j’ai subi représentera toujours bien plus que de l’argent. C’est ma dignité, mon image… qui ont été détruites… Je pense que vous avez le pouvoir, l’autorité de me ramener en Côte d’Ivoire, dans un lieu sécurisé comme cela a été indiqué par la Chambre d’appel pour que je puisse reconstruire ma vie, me reconstruire moi-même. Et reprendre mes activités, reprendre ma vie de famille normalement parce que j’ai été acquitté. Et le procès en Côte d’Ivoire contre moi n’a pas été un procès conduit en bonne et due forme », dit-il.