Côte d’Ivoire Eco-business

Crise des Data : la grogne ne tombe pas, vers l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire

Mis à jour le 24 avril 2023
Publié le 24/04/2023 à 1:00 , , , , , , , , ,

Les opérateurs de téléphonie mobile en Côte d’Ivoire, bientôt convoqués devant les députés ? C’est en tout cas ce que souhaite le RHDP, le parti d’Alassane Ouattara. Suite à la grogne des consommateurs ivoiriens, la formation au pouvoir demande la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la crise de l’internet dans le pays. 

Les rencontres tripartites entre gouvernement-ARTCI et les sociétés de télécom se sont multipliées ces derniers jours en Côte d’Ivoire. Objectif, harmoniser la tarification des données mobiles après trois semaines de grogne de la population.

« Dès l’éclatement de la crise le 6 avril, j’ai saisi le président de ma commission au parlement, la commission des affaires sociales et culturelles, Jean Louis Billon, à l’effet de convoquer tous les acteurs pour une audition devant le parlement. Je me réjouis donc que mes collègues du RHDP s’inscrivent dans la même dynamique avec leur demande de création d’une commission d’enquête parlementaire », a réagi le député Assalé Tiémoko, après une déclaration du groupe parlementaire du parti au pouvoir, le samedi 22 avril 2023.

A LIRE AUSSI: Retraite politique, Assalé Tiémoko a déposé ses propositions de loi

Sur les réseaux sociaux, les griefs se sont multipliés contre MTN et Orange. Les consommateurs les accusent de lenteur dans le retour aux anciens prix, tel décidé par les autorités.

Le député-maire de Tiassalé, Assalé Tiémoko est devenu la figure marquante de cette grogne à travers le mot d’ordre : le boycott citoyen.

« La crise que nous venons de vivre et qui se poursuit, n’est que le premier soubresaut qui annonce d’autres dans ce secteur, si nous ne mettons pas tout en œuvre, élus, gouvernement, régulateur et opérateurs de téléphonie mobile, pour que la transparence due aux consommateurs et à l’ensemble des Ivoiriens, soit une réalité », prévient le journaliste.

A LIRE AUSSI: Forfait et data mobiles perdus : voici ce que dit l’article 5 de l’ARTCI sur la réglementation

À côté du Député Assalé Tiémoko, Jean-Bonnin Kouadio ou encore André Silver Konan sont restés très actifs sur le dossier. Par un appel participatif en ligne, ils ont réussi à faire plier les opérateurs mobiles réfractaires aux dernières décisions de l’ARTCI pour les ramener aux anciens prix. Mieux, ils exigent désormais de mettre le mégaoctet en dessous de 0,4 F CFA.

« Le mot d’ordre reste constant et aucun buzz réel ou suscité ne viendra nous distraire : nous avons nos calculatrices en mains. L’opérateur qui vend le Mo à plus de 0.4 FCFA, soit au-dessus de 400 FCFA pour 1 Go (avec ou sans bonus), ne nous intéresse pas. Tout le reste relève de la distraction. On va se respecter ! », fait savoir le journaliste André Silver Konan sur ses réseaux sociaux. Une position soutenue par certains ivoiriens. Pour eux, le retour aux anciennes tarifications est une peine perdue.

A LIRE AUSSI: Crise des Data : Orange et MTN tardent à s’aligner, le boycott citoyen se poursuit

« Vous avez perdu notre confiance ! Rien ne sera plus comme avant… Je ne vois aucun changement. Donc la lutte continue, nous voulons 1Go à 100 f valable 30 jours », soutient un internaute sur la page Facebook de Orange.

Mais, tous ne soutiennent pas la fronde contre les opérateurs de téléphonie mobile. Des observateurs qui déprécient la crise actuelle, n’hésitent pas à porter des critiques contre les acteurs de la grogne.

« Le “populiste” Assalé Tiémoko et les frondeurs se trompent de combat. Le régulateur ivoirien, l’ARTCI et le gouvernement sont à l’origine de l’augmentation des coûts de l’internet. Et non les opérateurs de téléphonie », fait remarquer Dr Arthur Banga. Des propos qui ont suscité des contre réactions.

A LIRE AUSSI: Tarifs de data mobile : le gouvernement suspend la hausse des prix, les utilisateurs heureux mais…

« Tu nous insultes, tu nous traites de « populistes » et d’autres amabilités singulières. Tout ça, au motif qu’on n’aurait pas agi ainsi que ta brillantissime intelligence aurait voulu qu’on agisse. On aurait, selon toi, par manque de courage, décidé de nous en prendre aux opérateurs de téléphonie mobile, ces entreprises immaculées, au lieu de couards comme nous sommes tous, nous en prendre au gouvernement de Côte d’Ivoire et à L’ARTCI. Bravo frère, ton intelligence a cruellement manqué à ce combat », a rétorqué Assalé Tiémoko.

Les ivoiriens ont toujours dénoncé les prix jugés exorbitants pratiqués par le leader du marché télécom ivoirien. Le citoyen ivoirien moyen qui perçoit 75 000 FCFA/mois brut de Smig (114,30 euros/mois) paie chez Orange la data à 1000 FCFA le Go, avant le 22 avril.

Tristan Sahi

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE