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Crise en Gambie : Menace de la CEDEAO, Yahya Jammeh serein

Mis à jour le 24 octobre 2018
Publié le 23/12/2016 à 5:02

Le bras de fer entre la CEDEAO et l’homme fort de Banjul se précise.

En dépit de la menace d’une intervention militaire de l’institution sous-régionale, Yahya Jammeh refuse de céder le pouvoir au nouveau Président élu, Adama Barrow.

Le Président sortant reste intransigeant. Il a, dans une déclaration à la télévision publique gambienne, mardi 20 décembre, défié l’organisation  ouest-africaine, qui exige son départ le 19 janvier 2017, fin de son mandat afin que l’investiture d’Adama Barrow se fasse. Des Présidents de la Communauté ouest-africaine dont Alassane Ouattara ont même confirmé leur présence à Banjul à l’occasion.
«Je ne partirai pas. Nul ne peut me priver de la victoire, à l’exception d’Allah le tout-puissant »,  a lancé Jammeh. Avant d’ajouter «  Je ne suis pas un lâche. On ne peut intimider mes droits. Telle est ma position » a-t-il fait savoir.

Le Président de la Commission de la CEDEAO, Marcel Alain De Souza, en visite à Bamako au Mali ce jeudi 22, a réitéré que l’intervention d’une force militaire est envisagée, en cas de refus de Jammeh de quitter le pouvoir.
Marcel Alain De Souza a fait savoir également que c’est le Sénégal qui sera chargée de diriger les  opérations militaires en Gambie.
Toutefois, le responsable de la Commission de la CEDEAO a révélé que les portes du dialogue sont toujours ouvertes pour un départ pacifique de Jammeh, avant la date butoir du 19 janvier 2017.
Dr Memon Fofana, sociologue ivoirien, estime pour politikafrique.info que  « Ce bras de fer est structuré autour de la liberté menacée de Yahya Jammeh. »
« Jammeh veut une liberté, il sait qu’il a perdu les élections. C’est la raison pour laquelle, il ne veut pas céder le pouvoir, car il voit sa liberté en train d’être menacée », soutient le sociologue.
Selon lui, la CEDEAO et  l’ONU devraient pouvoir asseoir  une équation pour garantir sa liberté à Yahya Jammeh, entre autres qu’il ne sera pas poursuivi et  qu’il pourra bénéficier du statut d’ancien chef de l’Etat.
Le spécialiste poursuit son analyse, précisant que tant que «  Jammeh  n’aura pas cette assurance, il va préférer mourir au pouvoir, alors qu’il faut éviter le chaos ».
Le Président de la Commission de la CEDEAO, Marcel Alain De Souza a assuré que la sécurité de Yahya Jammeh sera garantie. Il a par ailleurs invité Adama Barrow à arrêter de parler de poursuites judiciaires contre Jammeh.
Le nouveau Président gambien, Adama Barrow avait promis effectivement un avenir judiciaire à son prédécesseur, seulement quelques jours après son élection.
Pour Dr Memon Fofana, vue la fragilité de la Gambie, l’intervention militaire est à proscrire, car elle pourra susciter d’autres conflits.
A l’en croire les solutions pacifiques ne sont pas encore épuisées. Ainsi, il propose qu’une solution pacifique et consensuelle soit trouvée pour mettre fin à la crise politique en Gambie.
Après l’échec de la médiation de la CEDEAO conduite par la Présidente libérienne, Ellen Johnson  Sirleaf, le 13 décembre, les chefs d’Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont à l’issue du sommet du samedi 17 décembre dernier à Abuja,  décidé de contraindre Jammeh à quitter le pouvoir au terme de son mandat le 19 janvier 2017. Ils reconnaissent de façon unanime, la victoire d’Adama Barrow.
« Tous les chefs d’Etat assisteront à l’investiture, le 19 janvier, du Président élu Adama Barrow, conformément aux dispositions de la Constitution gambienne », souligne le communiqué final de la CEDEAO.
En sus, le document précise que l’organisation ouest-africaine s’engage à «  prendre tous les moyens nécessaires pour faire appliquer le résultat du 1 er décembre ».
Le Président sortant Yahya Jammeh qui avait auparavant accepté le verdict des urnes, a fait une volte-face spectaculaire, une semaine après. Il conteste désormais les résultats publiés par la Commission électorale indépendante de son pays. Le parti de Jammeh a déposé un recours d’annulation du scrutin à la cours suprême de Banjul.
C’est le 10 janvier 2017 que la Cour suprême se prononcera sur l’examen de ce recours.
Gnoungo Fanta
Source : politikafrique.info

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