La Guinée-Bissau est plongée dans une crise politique majeure depuis que l’opposition a déclaré ne plus reconnaître le président Umaro Sissoco Embaló. Elle estime que son mandat a pris fin le 27 février. Le chef de l’État, quant à lui, invoque une autre interprétation juridique et repousse la tenue des élections législatives et présidentielles.
Un différend sur la fin du mandat présidentiel
Pour l’opposition bissau-guinéenne, le mandat de cinq ans d’Umaro Sissoco Embaló a pris fin le 27 février 2025. Date à laquelle il avait prêté serment en 2020.
Cependant, le président affirme que son mandat se termine le 4 septembre, conformément à la décision de la Cour suprême.
C’est cette institution qui avait validé sa victoire électorale plusieurs mois après son investiture. Cette divergence a provoqué une montée des tensions dans le pays.
Le report des élections alimente les tensions
Face à ces désaccords, Umaro Sissoco Embaló a annoncé que les élections présidentielle et législatives se tiendraient le 30 novembre, un report jugé inacceptable par l’opposition.
Ce décalage est perçu comme une manœuvre pour prolonger son maintien au pouvoir malgré la fin présumée de son mandat.
Des médiateurs ouest-africains menacés d’expulsion
Pour tenter de résoudre la crise, des médiateurs de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) se sont rendus en Guinée-Bissau du 21 au 28 février.
Ils ont proposé un projet d’accord fixant une feuille de route pour l’organisation des élections. Mais leur mission a été interrompue après des menaces d’expulsion proférées par le président Embaló.
« La mission a préparé un projet d’accord pour une feuille de route pour la tenue des législatives et de la présidentielle et a commencé à le présenter aux parties prenantes pour leur consentement », a déclaré Bagudu Hirse, chef des médiateurs régionaux.
Une présidence absente et un climat d’incertitude
Alors que les tensions s’intensifient, Umaro Sissoco Embaló multiplie les déplacements à l’étranger, se rendant récemment en Russie, au Soudan du Sud, aux Émirats arabes unis, au Kenya et en Ouganda.
Pendant ce temps, la présidence bissau-guinéenne n’a toujours pas réagi aux accusations de l’opposition ni aux critiques concernant le report des élections.
L’avenir politique de la Guinée-Bissau reste incertain, entre un président contesté et une opposition déterminée à obtenir la fin de son mandat.
La situation exige une médiation rapide et efficace pour éviter une escalade des tensions et garantir la stabilité du pays.
Tristan Sahi