La ville de Daloa au centre-ouest de la Côte d’Ivoire est paralysée depuis cette matinée du vendredi 6 janvier par des tirs nourris d’armes à feu depuis le rond-point de la ville, a appris Politikafrique.info.
« Il y a des tirs des militaires partout en ville. Ils disent qu’ils sont en grève. Ils ont demandé à la population de rester chez elle. Ils ont bloqué les corridors de la ville », a indiqué un habitant joint au téléphone avant de signifier que les rues dans les quartiers se désertent de plus en plus sous l’injonction de ces hommes en arme qui selon lui, n’hésitent pas à user de la violence pour disperser les attroupements.
« Ils disent qu’ils sont en grève et pour bien mener leurs actions, ils ne veulent voir personne dans les rues. Ils chassent donc tout le monde. Ils le font avec violence. Quand ils voient un rassemblement des populations quelque part, ils les frappent. Moi-même je rentre précipitamment du quartier Commerce pour le quartier Soleil où je vis. Daloa a tout l’air d’une ville en état de siège », soutient-il.
L’interlocuteur qui dit avoir échangé avec un des insurgés, rapporte que les mutins ont une revendication salariale. Et cela ne rencontre aucune résistance. « Aucun des responsables militaires et sécuritaires de la ville ne fait quoi que ce soit. Personne n’a réagi jusque-là », fait-il savoir. Il ajoute en outre que la ville de Daloa est aussi secouée par un débrayage des infirmiers des établissements de santé publique.
La source mentionne aussi que ce soulèvement a donné lieu à « des pillages au quartier Commerce fait par des badauds ».
Les tirs ont cessé dans la ville qui demeure totalement calme.
La ville de Bouaké dans le centre du pays a été le point de départ de cette contestation militaire. La ville de Korhogo dans le nord est également gagnée par cette manifestation des hommes en arme mais pas à l’ampleur de Bouaké et Daloa. Une source au niveau de l’état-major régional de l’armée ivoirienne, a indiqué à Politikafrique.info que des discussions sont engagées entre les responsables militaires de la région de Gbêkê et les insurgés.
Richard Yasseu
Source : La rédaction Politikafrique.info