Une grève des chauffeurs déclenchée ce mardi fait suite à la confiscation des pièces du véhicule par un garde pénitentiaire.
Difficile de se déplacer dans la ville de Daloa depuis hier, jour de début de la grève des chauffeurs de taxi. Ceux-ci ont décidé d’une opération ville morte suite à la confiscation des pièces du taxi d’un des leurs par un garde pénitentiaire ce mardi 24 octobre. Sur la cause de l’altercation, pour l’heure, aucun son. Toujours est-il que trois chauffeurs ont été blessés dans les violences qui ont suivi. Un des blessés, Touré Cheickna, contacté par PôleAfrique.info a indiqué avoir été violenté par un des gardes pénitentiaires qu’il connait.
« Ils passaient et il y a un que je connais. J’ai crié son nom et lui ai dit qu’il fallait qu’ils arrêtent cette violence. Il a sorti son arme pour me menacer. Comme j’ai attrapé l’arme et comme ma force était supérieure à la sienne, il a lâché prise, m’a donné dos avant de me frapper à la tête avec une autre arme » accuse le chauffeur. Il relève qu’un « autre a été blessé à la nuque et un autre a perdu deux doigts. » Touré Cheickna dit être allé à la brigade ville pour sa « déposition ». Leur responsable venait à peine de quitter l’enceinte de la gare peu avant notre appel. « La vraie version des faits » selon une autre source, cette fois-ci du côté de la justice, fait état d’un « désordre » orchestré.
« Devant la radio Tchrato et la sous-préfecture, empêchant du coup, hier, le cargo qui transportait les prisonniers vers la prison civile de poursuivre son chemin en toute célérité. Face à la résistance de certains chauffeurs, les gardes pénitentiaires sont descendus libérer la voie. Des rétroviseurs ont été cassés ainsi que la vitre vitre arrière d’un taxi. Ce matin, aucun fonctionnaire n’a pu se rendre au service. Les chauffeurs qui ont décidé de ne pas rouler sont partis lancer des pierres à la cour d’Appel. Il a été demandé à tous les chefs de service qui ont des véhicules, de rebrousser chemin au risque de voir casser leur voiture. En ma présence. Ils ont barricadé des voies. Le Procureur Général de la Cour d’Appel était obligé de faire appel à la police pour protéger les locaux de justice. Mais, il n’y a pas eu d’audience aujourd’hui » condamne ce fonctionnaire de la justice.
En mission commandée, les gardes pénitentiaires sont comptables d’une potentielle évasion de prisonniers surtout dans l’ambiance délétère observée depuis la vague d’évasion constatée le mois de septembre dernier. Ils ont donc usé de violence légitime quoique jugée excessive au regard des blessés enregistrés. Les autorités gagneraient à se saisir de la question afin que cette opération ville morte ne crée pas plus de désagrément à l’économie.
Adam’s Régis SOUAGA
Source : Rédaction PoleAfrique.info