Ce samedi 5 janvier 2019, la ville de Danané a été le théâtre d’une violence sans précédent. Des transporteurs, mécontents des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ont manifesté. Conséquence, 4 corridors détruits puis incendiés et 1 blessé léger du côté des manifestants.
Selon les informations recueillies auprès des autorités administrative et politique de la commune de Danané, tout commence le jeudi 3 janvier dernier. Un conducteur de moto-taxi, au cours d’un contrôle de routine a une altercation avec des hommes en tenue. Ce dernier est blessé légèrement au corridor Danané-Gbeunta. Le blessé est conduit à l’Hôpital Général de Danané et pris en charge par le Préfet du Département de Danané, Diarra Abdul Karim. Qui arrive à calmer les ardeurs des uns et des autres.
Les responsables des conducteurs de taxis-motos se retirent avec la promesse faite par le préfet de département de rencontrer les deux parties ce mercredi 9 janvier. Tout semble donc calme. La vie reprend de plus belle.
La rumeur dévastatrice
Ce samedi 5 janvier, contre toute attente, une folle rumeur faisant état de l’arrestation de quatre conducteurs de taxi-moto se répand dans la ville. Tout le monde du transport dans la ville aux ronces se met en branle. Des barricades sont érigées dans les rues. Les corridors de l’axe Danané-Man, Danané-Zouhan-Hounien, Danané-Guinée et Danané-Liberia sont saccagés et incendiés. La foule se déplace vers la brigade de la gendarmerie qu’elle menace d’incendier. Informés, le maire, Lacina Ouattara et le préfet Diarra Karim descendent dans l’arène. <<Le matin nous avons reçu les jeunes gens et nous leur avons demandé de se calmer. Et qu’ensemble, nous allons trouver solution à cette situation. Ils nous répondu par l’affirmative. Malheureusement, il y avait certains qui semblent bien être manipulés qui ont fini par commettre ces actes que nous condamnons tous>>, indique Dr Ouattara Lacina, maire de la commune de Danané. Des négociations sont menées de part et d’autre part le premier magistrat, appuyé par le préfet.
<<Contrairement à tout ce raconte il n’y a pas eu de décès. Les dégât matériels, ce sont les corridors qui ont été détruits et incendiés. Il faut faire en sorte que la paix sociale soit garantie. Raison pour laquelle j’ai convoqué tous les acteurs à une réunion d’appel au calme. Les acteurs du transport se plaignent de la multiplicité des barrages. J’ai mis en place un comité avec les sous-préfets et les différents commandants d’unité pour que soient érigés des barrages légaux conformément à la loi>>, fait savoir Diarra Karim à PoleAfrique.info. Poursuivant, il invite les transporteurs à se conformer à la loi. <<Ils ne sont pas en règle et ils veulent aller dans de petits arrangements et compromissions avec les corps habillés et emmener le préfet, garant de l’État à endosser ces arrangements. Je suis là pour faire respecter la légalité républicaine. Alors je demande aux conducteurs de taxis-motos qui bénéficient d’une tolérance administrative à se mettre en règle vis-à-vis de la législation des transports. En ayant, les vignettes, l’assurance, le permis de conduire et toutes les accessoires de sécurité. Figurez-vous, on trouve souvent des jeunes gens avec 6 passagers sur une moto. C’est extrêmement dangereux>>, dénonce le préfet. Dr Ouattara Lacina, maire de la commune de Danané demande aux uns et autres de se remettre au travail et de cultiver le civisme. <<Je demande à tous ceux qui veulent nous visiter, du côté du Liberia, de la Guinée et même des autres localités de notre pays de venir sans crainte. Tout est rentré dans l’ordre, rien ne se passe ici. Le calme est revenu de mise et rassurante. J’invite toute la population à vaquer à ses occupations. Et aux jeunes de donner dos à l’incivisme>>, a-t-il insisté.
Ce jour, les manifestants avec l’appui du maire Ouattara Lacina procédaient à la reconstruction des corridors détruits.
Dan Olivier, Correspondant Ouest (Envoyé spécial)
Source: rédaction PôleAfrique.info