La ville de Danané a été secouée le jeudi 26 mai 2022 par l’histoire d’un présumé coupeur de têtes. Sur les réseaux sociaux, des groupes de discussion animés par des ressortissants de cette localité parlent de sacrifices pour prospérer dans les affaires. Des sources sécuritaires donnent une version un peu différente des faits.
Le mis en cause est un homme venu de la Guinée voisine qui a été pris à partie le jeudi 26 mai par une foule surexcitée à Danané dans la région du Tonkpi. Lui reprochant d’avoir décapité un jeune homme en vue de faire un sacrifice, des habitants de cette ville voulaient en découdre avec lui. Selon des groupes de discussion qui racontent les faits, il aurait agi sur recommandation de son marabout qui lui a promis une réussite en Côte d’Ivoire s’il parvenait à apporter aux fétiches deux têtes humaines. L’une devait provenir de sa propre famille en Guinée et une autre de la Côte d’Ivoire. La partie guinéenne terminée, ajoutent les réseaux sociaux, il ne lui restait plus qu’une victime dans le pays où il désire installer ses affaires. Toujours selon les faits racontés sur les réseaux sociaux, au quartier Moribadougou de Danané, ville frontalière où il s’est rendu, le mis en cause aurait décapité un homme dont il a jeté le corps dans un fleuve qui passe dans la ville, avant d’être surpris par des habitants.
Au commissariat de police de la ville, une source donne une version un peu différente des faits. Tout est parti d’une bagarre qui semble avoir eu lieu entre deux fous pour le contrôle d’un territoire, fait savoir la source. « Quand nous sommes arrivés sur les lieux, la victime agonisait. Elle avait une grosse entaille sur sa mâchoire faite par une machette trouvée près du corps. Sur place nous avons appris que le présumé auteur avait fui. La victime qui a finalement rendu l’âme à l’hôpital a été reconnue comme un malade mental par ses parents », raconte la source sécuritaire à 7info qui l’a joint. Il ajoute que le mis en cause qui avait pris la fuite, a été rattrapé sur la route de Guinée alors qu’il tentait de contourner le corridor.
« Il nous a été présenté comme un fou également. Mais pour en avoir le cœur net, nous sommes allés avec lui à l’hôpital pour avoir une expertise médicale avant toute décision. À l’hôpital, il a indiqué être un sans domicile fixe et sans emploi. et qu’il est venu en Côte d’Ivoire pour fuir des pratiques de sorcellerie. Évoquant la bagarre avec la victime, il a fait savoir que c’est au bord du fleuve Ban qu’il fait la lessive. Et que le jour de cette bagarre, il s’y était rendu pour laver des habits quand il s’est trouvé nez à nez avec le fou qui revendiquait la propriété du même espace territoire. Mais il n’a pas pu expliquer d’où est sortie l’arme blanche qui a servi au crime. Mais selon le médecin, il peut faire l’objet d’une poursuite pénale », précise-t-elle à 7info avant d’indiquer que le mis en cause est toujours aux mains de la police en attente d’être déféré.