Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé ne sont pas sur la liste électorale provisoire 2025. Le président de Générations conscientes en marche (GCM), Daniel Israël Kouassi, qui avait fait un plaidoyer pour la réinsertion de ces personnalités citées sur la liste électorale, revient à la charge. Pour la paix en Côte d’Ivoire, il appelle à nouveau à la réinscription de ces personnages politiques sur le fichier électoral. Entretien.
Le 22 février 2025, à Dimbokro, lors de la rentrée politique de votre mouvement, vous avez fait un plaidoyer pour la réinsertion sur la liste électorale de l’ancien président de la République, Laurent Gbagbo, de l’ancien président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, du président du COJEP, Charles Blé Goudé et de l’ancien Maire du Plateau, Noël Akossi Bendjo. La liste électorale provisoire est affichée, et votre plaidoyer est resté lettre morte. Que ressentez-vous ?
Ce n’est pas ce que nous ressentons personnellement qui est à l’ordre du jour. Il est plutôt question de ce que l’absence de l’ancien président Laurent Gbagbo, celles de l’ancien président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, du président du COJEP Charles Blé Goudé et de l’ancien Maire du Plateau, Noël Akossi Bendjo, peut entraîner comme perturbation sociale.
L’exclusion d’acteurs politiques majeurs est un danger pour la paix et la stabilité. L’histoire récente de la Côte d’Ivoire en est un témoignage éloquent.
Toutefois, cette liste électorale n’est que provisoire. Nous espérons et souhaitons vivement que notre appel soit entendu, pour une Côte d’Ivoire en paix.
À vous entendre, vous y croyez toujours. Pourtant, la Commission électorale indépendante (CEI) semble être passée à autre chose, concernant cette question. Êtes-vous optimiste ?
La paix est le dénominateur de tout développement. Si la Côte d’Ivoire a un certain visage aujourd’hui, c’est parce que depuis 2011, le pays est en paix.
Et c’est pour cet environnement de paix, dont la conséquence est la tranquillité des Ivoiriennes et des Ivoiriens, que nous faisons de la politique.
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Nous ne cesserons jamais donc d’appeler à la paix. Et dans le cas de figure, nous demandons la réinsertion d’acteurs politiques majeurs comme le président Laurent Gbagbo et tous ceux qui ne figurent pas sur la liste électorale provisoire. C’est possible. Et nous devons y arriver.
Si la CEI évoque des décisions de justice pour les radiations de ces personnages politiques. Pensez-vous que l’Exécutif peut donner une suite favorable à votre demande ?
Le président Alassane Ouattara a connu cette situation par le passé, dans cette même Côte d’Ivoire.
Il sait combien il en a souffert. Et, le monde entier a été témoin des conséquences de cette situation sur la Côte d’Ivoire et ses populations.
Crises politico-militaires, déplacement des populations, paupérisation, bref, c’est un souvenir douloureux.
Cette page noire de l’histoire de la Côte d’Ivoire, nous ne souhaitons plus jamais la revivre.
Aucune Ivoirienne, aucun Ivoirien ne souhaite revivre ces horreurs, ces atrocités, qui n’engendrent que douleurs et regrets.
Le président Alassane Ouattara a fait sa part dans la construction et le développement de ce pays.
Nous pensons qu’il souhaite qu’on retienne de lui cet aspect positif. Et fort de cela, nous restons convaincus qu’il se penchera personnellement sur cette question, pour la paix des populations ivoiriennes.
Après avoir constaté l’absence de son leader sur la liste électorale provisoire, le PPA-CI (Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire) annonce un recours pour le retrait du président Alassane Ouattara de cette liste électorale. Un commentaire ?
C’est pour éviter ce genre de situation aux lendemains incertains que nous avons appelé et continuons d’appeler à la réinsertion des personnalités politiques de premier plan, écartées de cette liste électorale.
Nous estimons que le PPA-CI n’aurait jamais pensé à une telle action, si son leader, le président Laurent Gbagbo, figurait sur cette liste électorale.
Qui sait sur quoi peut déboucher une telle action ? Tout ça contribue à pourrir le quotidien des Ivoiriennes et des Ivoiriens, qui ont pourtant besoin de tranquillité.
Nous ne cesserons jamais de le répéter, réglons cette question de présence sur liste électorale au plus vite. Il y va de la paix en Côte d’Ivoire.
Il y a un mois vous appeliez au report des élections. Au vu des évènements actuels, c’est à dire tout se dit autour de la liste électorale, maintenez-vous votre position ?
Nous pensons que, un mois après cette demande de report de la présidentielle d’octobre 2025 que nous avons formulée, les évènements sont en train de nous donner raison.
Regardez vous-même ce que l’affichage de la liste électorale provisoire est en train de créer comme situation.
N’oublions pas aussi la Révision de la liste électorale 2025, que la CEI n’entend pas organiser, alors que le temps, l’argent et les hommes sont disponibles pour réaliser cette opération.
Tous ces ingrédients créent un environnement de peur au sein des populations, dont on sollicite les suffrages, pour le choix des décideurs de ce pays.
Croyez-moi, à l’heure actuelle, nombreux sont les Ivoiriens qui se préparent à regagner leur village à l’approche du scrutin du 25 octobre 2025, pour juste bénéficier d’un peu de tranquillité.
Pourtant, ces populations ne votent pas dans leur village. Ce n’est pas bon pour le jeu démocratique. Voilà qui renforce notre position sur le scrutin d’octobre 2025.
Un mois après votre rentrée politique, où en êtes-vous avec votre Mouvement ?
Notre mouvement, les Générations conscientes en marche (GCM), est là et bel et bien là.
Nous sortons d’une rentrée politique réussie, et avons à cœur de faire les choses au mieux.
Implantation du mouvement à travers la Côte d’Ivoire, annonce officielle de notre projet de société, voilà les sujets d’envergure sur lesquels notre équipe est au travail.
Rassurez-vous, vous entendrez parler de nous. Toujours dans le sens de la paix et de la construction d’une Côte d’Ivoire modèle.
Que les Ivoiriennes et les Ivoiriens sachent que notre mouvement, les Générations conscientes en marche, fait de leur bien-être une préoccupation entière.
Partout où besoin se fera sentir, nous porterons la voix des populations. Nous serons la voix des sans-voix.
Pour l’heure, nous demandons la réinsertion des personnalités politiques majeures sur la liste électorale.
C’est ce que les populations, dans leur grande majorité, attendent, pour se sentir en paix.
Réalisé par Richard Yasseu