Entretien

Danièle Boni-Claverie (Pdt de l’URD) « Que les héritiers du président Bédié sachent garder la maison PDCI »

Mis à jour le 2 août 2023
Publié le 02/08/2023 à 1:32 , , ,
Le brusque décès de l’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié continue de susciter des réactions. Dans cet entretien, Danièle Boni-Claverie, ancienne ministre de la Communication du disparu, et présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD), donne son ressenti. Elle s’adresse également aux cadres du PDCI.

 

Madame Danièle Boni-Claverie, la Côte d’Ivoire est en deuil. Depuis le mardi 1er août 2023, elle a perdu un de ses illustres fils en la personne de l’ancien président Henri Konan Bédié. Quelle réaction ?

C’est un choc parce que nous n’étions pas du tout préparés à un départ aussi brutal. Et je suis restée sans voix et ma seule réaction a été de dire, il est parti trop tôt. Bien sûr, on part toujours trop tôt. Mais je pense que c’est une manière très HKB de partir. Il n’a certainement pas voulu rester sur un lit d’hôpital. Il a fermé la porte derrière lui et maintenant avance debout vers son créateur. Moi, je trouve ça vraiment très symbolique et très significatif. Évidemment, nous sommes très touchés parce que c’est un baobab qui s’est couché. C’est une immense figue qui nous a quittés. Le seul vœu que je peux vraiment prononcer en tant que présidente de l’URD, et en tant qu’Ivoirienne, c’est que ses héritiers sachent garder la maison PDCI. Et qu’ils sachent préserver tous les acquis d’un vieux parti qui est totalement aguerri.

Mme la ministre, vous l’avez connu pour avoir travaillé à ses côtés en tant que ministre de la Communication. Quels souvenirs gardez-vous du disparu ?

C’était un homme réservé. C’était un homme plein d’humour parce que je pense que peut-être peu de personnes ont perçu un humour très simple, mais un humour féroce. Il savait se rire de lui-même, que se rire des autres. J’ai le souvenir de quelqu’un qui était très accessible dans le sens où on pouvait tout à fait parler et discuter, défendre des points de vue qui étaient peut-être contraires aux siens. Je pense que c’est quand même une grande qualité qu’il faut souligner. Mais c’était un homme réservé. Il ne vous tapait pas sur l’épaule, mais il savait quand même vous sourire et je sais qu’il a fait beaucoup de biens autour de lui, et qu’il s’est occupé de beaucoup de jeunes.

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Après le PDCI où vous avez tous milité, vous vous êtes retrouvé adversaires politiques. Est-ce que vous avez un témoignage de l’homme ?

Je ne peux pas dire qu’on a été vraiment adversaires. Nous avons quitté le PDCI, mais nous avons souvent collaboré ensemble. Et c’est ce souvenir-là que je garde, parce que ça s’aligne forcément dans sa manière de faire. Dans une manière assez démocratique tout de même de pouvoir accepter qu’on puisse ne pas être d’accord avec lui. Nous avons toujours gardé le contact. Je me suis souvent rendue à Daoukro pour expliquer la position de l’URD. Et c’est ce qu’il a toujours accepté et admis. Ensuite, depuis 2020, voire depuis 2019, nous avons collaboré étroitement avec le PDCI.

Le président Bédié n’est plus, quel message aux militants du PDCI, son parti politique après le décès du président Henri Konan Bédié ?

Le message que je passe à mes amis du PDCI c’est qu’ils sachent garder cet héritage parce que la Côte d’Ivoire a été construite par le PDCI. Et le PDCI s’inscrit dans l’histoire de la Côte d’Ivoire qu’il a faite. Qu’ils sachent vraiment s’unir, se rassembler en hommage à la mémoire de Henri Konan Bédié.

Réalisé au téléphone par Richard Yasseu

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