La déclaration de candidature au scrutin présidentiel d’octobre faite par le président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, le samedi 20 juin dernier constitue pour la première responsable de l’URD l’espoir du retour à des valeurs morales.
« (…) Dans cette morosité, une voix s’est fait entendre. Nous avons entendu la voix d’un véritable homme d’Etat, celle d’Henri Konan Bédié qui n’hésite pas à reconnaître son erreur, à prendre ses responsabilités. Et il nous invite à espérer, à croire que la paix, l’entente, l’amour de l’autre, l’amour du frère et le retour à des valeurs morales peuvent remplacer la haine, la force, l’égocentrisme et la gabegie. C’est pourquoi, l’URD salue l’accord entre le PDCI et le FPI (Front populaire ivoirien), seul moyen pour l’opposition de reconquérir le pouvoir. En effet, c’est en s’alliant et en associant nos forces que l’on peut vaincre » écrit la journaliste Danièle Boni-Claverie sur la page Facebook de l’URD ce jour.
Avant le coup d’Etat du 24 décembre 1999 qui a emporté le pouvoir PDCI-RDA, Danièle Boni-Claverie était ministre de la Communication et membre du bureau politique du « Vieux parti ». Elle a pris ses distances avec sa famille politique pour se rapprocher du FPI lorsque Laurent Gbagbo était aux affaires. Pendant la crise postélectorale, elle est restée aux côtés de ce dernier.
La présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD), s’est aussi appesantie sur le silence du chef suprême des armées, Alassane Ouattara, après l’attaque de Kafolo.
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« L’armée grogne, 13 des leurs sont tombés à Kafolo. Mauvais équipements, faillite des services de renseignement ? Et le Chef Suprême des Armées qui ne s’est pas encore adressé à ses soldats ni aux familles endeuillées. Comment ne pas comprendre que lorsqu’on parle d’attaques terroristes et à plus forte raison, d’attaques djihadistes, c’est toute la population qui prend peur car elle a en mémoire les morts mitraillés de Grand Bassam en 2016. Et elle a beau tourner les yeux et les oreilles vers le Chef, le Père, celui qui peut rassurer à défaut de rassembler, seul le silence lui répond. Comment expliquer ce peu d’empathie », s’interroge-t-elle.
L’élection présidentielle aura lieu le 31 octobre prochain, le processus électoral a démarré avec l’opération de révision de la liste électorale, débutée le 10 juin, pour prendre fin le 30 juin prochain. Un délai jugé insuffisant selon l’ancienne ministre de la Communication. Car selon la femme politique, enrôler 5 300 000 personnes durant cette période est contraignant, à cause de certaines difficultés rencontrées dans la délivrance des pièces administratives telles que les certificats de nationalité et actes de naissance.
Selon Danièle Boni-Claverie, « Les dossiers de certificats de nationalité qui s’accumulent dans les tribunaux et les sous-préfectures, nombre d’agents insuffisant dans les centres d’enrôlement, tablettes défaillantes. Expliquez-nous comment on peut envisager sérieusement d’enrôler sérieusement 5 300 000 personnes en 15 jours. Pourquoi nous imposer cette contrainte de temps et ne pas allonger sur une période conséquente les opérations d’enrôlement. Cette mesure aurait le mérite de tordre le coup aux défiances de l’opposition vis-à-vis d’une fraude massive en préparation », se plaint la présidente de l’URD.
Seulement Danièle Boni-Claverie ne cite aucun tribunal ou section de tribunal, bureaux de sous-préfecture où les demandes de certificats de nationalité et d’extraits d’acte de naissance seraient en souffrance.
Arnaud Houssou
7info.ci