La mort de son fils avait choqué les consciences en 2020, dans une Côte d’Ivoire, alors en proie à de graves affrontements politiques, sur fond de violences ethniques, nées de la contestation, par l’opposition ivoirienne, de la candidature du chef de l’Etat sortant Alassane Ouattara à la présidentielle de cette année.
À Daoukro, dans le fief du chef de file Henri Konan Bédié (décédé depuis le 1er août 2023), Toussaint Koffi avait été froidement décapité. Avec une rare cruauté, sa tête avait servi de ballon de football à ses meurtriers.
Les images de ce crime effroyable, diffusées sur les réseaux sociaux, avaient provoqué une onde de choc dans le pays. Quatre ans après, Edouard Kouakou Koffi, exprime des doutes sur le sort des meurtriers de son fils.
« Je me demande ce qui prouve qu’ils sont réellement en prison, je ne les ai pas vus. Mais on ne répond jamais au mal par le mal. Les allogènes ont demandé pardon au roi pour tout ce qui s’est passé à Daoukro. Si le roi a accepté le pardon, que puis-je dire ? », affirme-t-il, résigné, dans une interview au confrère Alerte Info.
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Si Edouard Koffi assure avoir pardonné, il admet toutefois qu’il lui sera difficile de ne plus s’en souvenir.
« Je ne vais jamais oublier jusqu’à ma mort. Actuellement ses enfants sont à ma charge. Je m’occupe des deux enfants de 17 et 7 ans. Mon fils qui devait m’aider à travailler au champ, mon seul garçon est parti. Ma fille, sa sœur, s’est mariée et vit chez son époux. Vraiment, ce n’est pas facile. Il avait décidé après avoir arrêté l’école de m’aider. Il disait qu’il y a de l’argent en brousse pour s’occuper de moi, et ses enfants », ajoute-t-il.
Pour se relever du traumatisme, il dit avoir bénéficié de quelques dons matériels et surtout d’un suivi psychologique, qui l’a “beaucoup apaisé’’.
« Je suis malade, je ne peux plus aller dans ma plantation d’hévéa. L’argent est bon, mais ce dont j’ai besoin, c’est une petite maison pour mes deux petits-enfants. J’ai un terrain, mais je n’ai pas l’argent pour construire », conclut Edouard Koffi, en guise de cri de cœur.
Serge Alain Koffi