La Fondation Mastercard déploie une stratégie ambitieuse en Côte d’Ivoire. Elle s’inscrit dans son objectif mondial d’impacter 30 millions de jeunes d’ici 2030, dont 70% de femmes, en transformant la chaîne de valeur agricole.
En Côte d’Ivoire, le secteur agricole peine à répondre aux besoins d’une population croissante. Face à ce défi, la Fondation Mastercard déploie une stratégie ambitieuse pour stimuler l’emploi et l’entrepreneuriat dans l’agro-industrie.
« Notre approche ‘de la fourchette à l’assiette’ vise à révolutionner toute la chaîne de valeur agricole », explique Amy Fanny-Tognisso, directrice de programmes pour l’Afrique de l’Ouest.
La stratégie de la Fondation s’articule autour de trois axes : l’entrepreneuriat, l’éducation et l’amélioration du cadre réglementaire. Le programme phare, E4Y (Entrepreneurship, Employment, and Economic Empowerment for Youth), dispose d’un budget de 45,5 millions de dollars sur 6 ans, visant la création ou la sauvegarde de 70 084 emplois, dont 70% pour les femmes.
« E4Y se concentre sur trois piliers : l’accès au financement, l’accès aux compétences et aux services, et l’accès au marché », précise Ahmed Ndoye, également directeur de programme. L’accent est mis sur les secteurs porteurs comme l’agriculture et la transformation alimentaire.
Former la main-d’œuvre agricole de demain
La Fondation mise également sur l’éducation et la formation professionnelle dans le secteur agricole. « Nous insistons beaucoup sur le renforcement des capacités, notamment dans les domaines des sciences agronomiques et des technologies alimentaires », indique Ahmed Ndoye.
A LIRE AUSSI : Salon international de l’agriculture de Paris 2024, la Côte d’Ivoire remporte un prix
Le programme de bourses Mastercard Scholars joue un rôle crucial. « Actuellement, nous avons investi l’équivalent de 1200 milliards de francs CFA dans ce programme », révèle Serge-Auguste Kouakou, directeur UEMOA de la Fondation.
Un travail de fond sur le cadre réglementaire agricole
La Fondation cherche aussi à influencer les politiques publiques pour créer un environnement favorable aux jeunes entrepreneurs agricoles. « Nous ne pouvons pas réussir à inscrire l’impact de nos programmes dans la durabilité si certaines réformes agricoles n’ont pas lieu », explique Amy Fanny-Tognisso.
La Fondation travaille en étroite collaboration avec les autorités ivoiriennes pour aligner ses actions avec le PND, Plan National de Développement. « On veut impacter toute la communauté agricole et mettre en place des systèmes pérennes », insiste Ahmed Ndoye.
Une fondation indépendante et ambitieuse
Créée en 2006 par Mastercard, la Fondation est une entité indépendante avec ses propres ressources financières et son conseil d’administration. Elle a pris des engagements à hauteur de 8000 milliards de francs CFA à ce jour.
« Nous voulons créer un écosystème vertueux qui permettrait aux entrepreneurs de vraiment pouvoir s’en sortir », souligne Serge-Auguste Kouakou. La Fondation est présente dans huit pays africains, dont le Sénégal qui sert de bureau régional pour la zone UEMOA.
Alain Aka
