La chloroquine est encore sur la table des médecins et acteurs du système de santé international dans le cadre des soins aux patients atteints de la Covid-19 avec un débat dans lequel l’OMS s’est invitée par la suspension des essais en cours.
The Lancet, revue médicale spécialisée dans les études scientifiques portant sur la médecine, a remis le couvert avec une nouvelle étude sur la molécule de la chloroquine et son efficacité supposée dans le traitement de la Covid-19.
Le 22 mai 2020, 17 ans après la première parution de novembre 2003, qui vantait les mérites de la chloroquine, The Lancet a conclu cette fois-ci, suivant une nouvelle étude, à l’inefficacité de la chloroquine et les risques de certains traitements du coronavirus.
La revue médicale The Lancet a jugé inefficace, voire néfaste, le recours à la chloroquine ou à ses dérivés, comme l’hydroxychloroquine, dans le traitement des patients atteints de la Covid-19 qui est une maladie virale.
La nouvelle étude a analysé des données d’environ 96 000 patients infectés par le virus, admis dans 671 hôpitaux entre le 20 décembre 2019 et le 14 avril 2020, sortis ou décédés depuis.
Environ 15 000 d’entre eux ont reçu l’une des quatre combinaisons (chloroquine seule ou associée à l’antibiotique, hydroxychloroquine seule ou associée à ce même antibiotique), puis ces quatre groupes ont été comparés aux 81 000 malades du groupe témoin n’ayant pas reçu ce traitement.
Résultat, les quatre traitements ont tous été associés à un risque de mortalité bien plus élevé qu’au sein du groupe témoin (qui était de 9,3 %) : 16,4 % de décès pour la chloroquine seule, 22,2 % quand elle était combinée à l’antibiotique ; 18 % pour l’hydroxychloroquine seule, et 23,8 % quand elle était associée au même antibiotique.
A lire aussi: LE DEBAT SUR L’EFFICACITE DE LA CHLOROQUINE RESSURGIT
Les auteurs estiment ainsi que le risque de mortalité est de 34 % à 45 % plus élevé chez des patients prenant ces traitements que chez des patients présentant des facteurs de comorbidité, c’est-à-dire de facteurs de risques. Ils ont aussi découvert de sérieuses arythmies cardiaques graves plus fréquentes chez les patients recevant chloroquine ou hydroxychloroquine.
Pourtant, le site d’étude a publié en novembre 2003, les effets positifs de la chloroquine qui possède des propriétés biochimiques intéressantes qui pourraient être appliquées contre certaines infections virales.
En cette période, 2003, la revue scientifique a indiqué que la chloroquine s’est révélée avec des propriétés immunomodulatrices qui ont encouragé son application dans le traitement de maladies auto-immunes telles que la polyarthrite rhumatoïde. Pour cette pathologie spécifique, la chloroquine et son hydroxy-analogue hydroxychloroquine ont représenté une contribution valable aux outils pharmacologiques disponibles, car ils se sont avérés capables de ralentir la progression de la maladie tout en présentant une toxicité limitée.
« En raison de son effet principal, c’est-à-dire l’augmentation du pH endosomal, le médicament a un spectre exceptionnellement large d’activité antimicrobienne qui pourrait être exploité dans de nombreuses infections. Les résultats obtenus dans la prophylaxie de la fièvre Q indiquent que la chloroquine / hydroxychloroquine peut être utilisée avec succès dans la gestion clinique des infections autres que le paludisme. En ce qui concerne les maladies virales, il est clair que le médicament a des effets antiviraux et immunomodulateurs qui méritent une attention particulière« , avait écrit la revue scientifique.
La chloroquine est une aminoquinoléine connue depuis 1934. Outre ses effets antipaludiques bien connus, le médicament possède des propriétés biochimiques intéressantes qui pourraient être appliquées contre certaines infections virales.
L’organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé la suspension du traitement compte tenu de l’étude publiée par la revue médicale montrant l’inefficacité de cette molécule.
Dans la lutte contre la pandémie à coronavirus, Covid-19, plusieurs pays africains dont la Côte d’Ivoire, ont reçu de partenaires internationaux des stocks d’hydroxychloroquine et azithromycine, un antibiotique, pour le traitement de patients atteints de la Covid-19. Que vont faire ces pays face à la vague de contrariété médicale?
Sandra Kohet
7info.ci