Le décès d’Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre de Côte d’Ivoire, laisse un important vide dans la sphère politique ivoirienne. Le RHDP désormais engagé dans une course contre la montre devra trouver un nouveau candidat pour la prochaine présidentielle, avant le 1er septembre prochain. Cette disparition aura aussi des conséquences sur le paysage politique ivoirien.
Il était le candidat désigné de son parti. Amadou Gon Coulibaly s’apprêtait à lancer sa campagne, sous la houlette de son mentor, Alassane Ouattara. Tout avait été prévu. L’appareil politique était en marche, la machine était lancée jusqu’à ce mercredi 8 juillet 2020. Désormais, tout est à revoir. Et les conséquences de cette subite disparition sur le RHDP, sa formation politique, sont importantes.
« C’était le partenaire essentiel du Président Ouattara, un poids lourd au sein du RHDP. Cette triste nouvelle change beaucoup de choses au RHDP. Elle aura des impacts sur les décisions politiques au sein de cette formation. Le RHDP est obligé de trouver avant la clôture du dépôt des candidatures à la présidentielle, un autre candidat pour le scrutin d’octobre. C’est une vraie course contre la montre. Qui sera choisi ? Nul ne le sait encore. Mais, il faut savoir qu’il y a de jeunes loups aux dents longues qui attendent leur tour. Ils rêvent d’être désignés candidat à la présidentielle et si le Président Ouattara n’arrive pas à créer l’union autour de celui qui sera choisi, il y a de fortes chances que ce parti enregistre en son sein des départs », s’inquiète Bah Mahi Michel, enseignant-chercheur en sociologie politique à l’Université Félix Houphouët Boigny.
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Les cartes seront donc redistribuées au RHDP. Une situation qui aura sûrement des répercussions sur le paysage politique ivoirien. Car en face du parti au pouvoir, se dressent d’autres formations telles que le PDCI-RDA ou encore le FPI. L’objectif étant la conservation du pouvoir, Alassane Ouattara, devra tenir compte de certains paramètres avant de désigner un autre successeur.
« Amadou Gon est membre fondateur de son appareil à lui. Dans les différents appareils, ceux qui sont les plus significatifs, il y a différents courants et obédiences. Nous allons les résumer en maximalistes et minimalistes. Comment le qualifie la presse ? Au vu du surnom qui lui a été donné (Le Lion) il est parmi les maximalistes. Je ne suis pas tout à fait d’accord, car chez les maximalistes, la ligne dure du parti se retrouve en exil aujourd’hui … Le parti va-t-il pencher vers la ligne la moins rigide ? Les minimalistes vont-ils influer sur les lignes du parti ? Est-ce que cela va leur réussir ? Pour répondre, il faut se poser les meilleures questions et aller à l’analyse. Quel est le contexte ? Il est préélectoral. Quels sont les objectifs ? Garder le pouvoir donc remporter les élections et développer le pays. Quels sont les acteurs? » Interroge-t-il avant d’inscrire la désignation du nouveau cheval du RHDP dans un contexte politique particulier.
« Qui sera en face des colombes du RHDP ? Un PDCI et autres en plus des exilés qui appellent à une transition avec ce que cela comporte comme rupture c’est-à-dire la crise et la violence des partis qui poussent au boycott et qui renient la CEI, le recensement et ne reconnaissent pas les dates et délais électoraux. Qui faut-il comme acteurs en face d’eux ? Des colombes ou des faucons ? Vous voyez bien que les enjeux se déclinent d’eux-mêmes !!! » a analysé l’Universitaire.
Les élections présidentielles en Côte d’Ivoire sont prévues pour octobre prochain. Les dépôts de candidature courent du 16 juillet au 1er septembre 2020 inclus.
Éric Coulibaly
7info.ci
