Les amoureux de lecture ne pourront se délecter plus de ses écrits. L’écrivain Camara Nangala n’est plus. Il est décédé le dimanche 12 novembre 2023 laissant derrière lui des acteurs du monde de l’écriture dans une profonde tristesse. Des écrivains se souviennent des qualités de l’auteur.
« Le cahier noir », « l’autre versant », « la poupée », « la ronde des hyènes ». Des œuvres parmi tant d’autres qui ont contribué à asseoir la notoriété de l’écrivain Camara Nangala. En rangeant définitivement sa plume le dimanche 12 novembre 2023 à l’âge de 68 ans, ce fils de Fronan dans la région du Hambol, plonge les acteurs du monde de l’écriture dans une profonde tristesse. Joints par 7info, des écrivains racontent ce qu’ils retiennent de l’auteur.
« J’ai connu Camara Nangala en 2022 et il m’a choisie comme invitée d’honneur à l’occasion du Salon international du livre d’Abidjan (SILA), parce qu’il avait été épaté par mon travail. Nous sommes restés en contact et il m’a donné beaucoup de conseils sur la vie en général. C’était quelqu’un de très sage, compréhensif et gentil, même si son état de santé n’était pas au beau fixe, il trouvait toujours du temps pour moi. Je retiens que c’est une personne qui a apporté beaucoup aux écrivains et à ses lecteurs. J’ai encore du mal à réaliser qu’il soit parti », nous confie Essime Maho, une jeune écrivaine ivoirienne.
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Il n’y a pas que la jeune génération qui ne tarit pas d’éloges à l’endroit de Camara Nangala. Josué Guébo, un homme de lettres et président honoraire de l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire (AECI), se souvient avec admiration de l’auteur de la célèbre œuvre « Le cahier noir ».
« Camara était un militant de la plume, un travail infatigable à la fois écrivain prolixe et un pédagogue de l’écrit. Il organisait fréquemment des ateliers d’écriture ce qui veut dire qu’il ne se contentait pas d’écrire et de publier des œuvres, mais il était aussi enseignant de sa méthode d’écriture. Nangala était de formation scientifique avant d’être écrivain et c’est un bel exemple d’interdisciplinarité. Il a réussi à s’imposer comme l’une des plus belles plumes du pays, et même du continent. Cela montre bien qu’il n’y a pas de clivage à faire entre les genres. Pour finir, dans nos conversations privées, Camara Nangala m’est apparu comme un patriote. Il était originaire du nord du pays et il n’a jamais trempé dans les discours de la rupture idéologique fondée sur la région. Pour moi, c’est une figure d’union, l’enfant de Katiola qui appartenait à toute la Côte d’Ivoire ».
Né le 10 novembre 1955, Camara Nangala était poète, nouvelliste, romancier et auteur de trente-sept œuvres. Il a été officier de l’Ordre du mérite ivoirien en 2021 et Grand prix Bernard Dadié en 2023.
Maria Kessé