Vers fin février, une liste de soldats qui ont bénéficié d’une promotion en grade a circulé sur les réseaux sociaux, repris par les activistes pro-opposition pour peindre en noir le pouvoir d’Alassane Ouattara qui serait tribaliste et régionaliste. Pôleafrique.info est allée en caserne pour avoir réponse aux interrogations.
Une alerte tombe sur le téléphone portable du sergent-chef L. bien connu de la troupe à Bouaké. Ce soldat, discret et bien écouté de ses jeunes frères en service au 3è bataillon d’infanterie connaît les problèmes de la troupe. C’est lui qui, en 2013, porte pour la première fois devant une source de l’ex-ANSI, le souci des arriérés de solde de quelques 3600 soldats issus des ex-Forces Nouvelles. Pas suffisamment pris en compte, les mutineries du 18 novembre 2014 et celles de 2017 vont être la voie de règlement de ce contentieux.
Aussi, quand ce soldat envoie un sms au ministre Hamed Bakayoko tard dans la nuit, celui-ci ne traîne pas les pieds et rentre en contact avec lui. « Monsieur le Ministre d’Etat, près de 500 soldats ont été oublié dans la promotion en grade qui devait se faire à partir de janvier 2019 » informe-t-il le ministre qui n’en revient pas. Il reçoit le message de son interlocuteur et instruit le Colonel Touré Sory de prendre en mains le dossier.
Le porte-parole des soldats a bénéficié de dix jours pour se rendre à Abidjan régler cette situation. Cette au terme de multiples séances de travail que les oubliés ont été élevés au grade de sergent-chef comme leurs camarades et ce, « à titre exceptionnel ». Ce n’était donc pas un acte isolé mais la correction d’une situation d’injustice que Hamed Bakayoko n’a pas voulu laisser prospérer.
Il faut relever que ces soldats ont tous bénéficié de la prime versée en 2017, solde de tout compte et attendaient l’incidence en grade.
Le ministre de la Défense qui a ramené la quiétude dans les casernes par son accessibilité avec les soldats a instruit ses services de tout mettre en œuvre pour trouver solution à tous les problèmes des soldats.
Ainsi, 200 autres soldats dont les dossiers étaient bloqués par l’état-major général pour « voir clair » dans les listes, car truffées d’intrus, ont vu leur dossier remis au goût du jour. La liste a été toilettée.
Autre cas, celui des 600 policiers et gendarmes issus de la promotion UNPOL. Le dossier est également en traitement. Dans le silence, et dans le dialogue, des résultats s’obtiennent. Toute chose qui concourt en ce moment, dans la plus grande quiétude à la poursuite sereine de la formation CM1 de l’ensemble des militaires dans tous les bataillons du pays. Après quelques mois à Abidjan, un contingent est actuellement en formation à l’ENSOA, délocalisé sur le site de l’EFA vers l’aéroport de Bouaké.
Adam’s Régis SOUAGA
Source : rédaction Pôleafrique.info