Il n’est pas resté silencieux bien longtemps face à la tristesse et à l’inquiétude des sinistrés d’Adjamé-village. Dans un post publié le mercredi 31 juillet 2024 sur son compte Facebook, le père Norbert Abékan dénonce une fois de plus les déguerpissements qui, selon lui, portent atteinte au respect de la dignité humaine.
La vague de déguerpissements se poursuit dans le District d’Abidjan. Le dernier en date est celui d’Adjamé-village.
Il est survenu le jeudi 25 juillet 2024. Une énième situation qui n’a pas laissé indifférent l’abbé Norbert Abékan.
Dans une lettre ouverte avec un style qui lui est particulier, celui qui se fait appeler « l’âne du Christ » a une fois de plus réagi.
Il dénonce les déguerpissements qui selon lui, portent une atteinte à la dignité humaine.
« Le développement d’accord, le respect de la personne humaine d’abord. Ça casse ! Ça passe ! et Ça lasse ! À bon entendeur, Salut ! Et ça ne dit rien à personne. Je casse pian ! Tu es au soleil ooh, tu es sous la pluie ooh, c’est ton problème, je n’ai pas le temps, je n’ai de compte à rendre à personne, j’ai d’autres chats à fouetter. D’autres démolitions m’attendent », s’est indigné le secrétaire exécutif national de la sous-commission épiscopale justice, paix, environnement.
LIRE AUSSI: Déguerpissement à Abidjan, une opération vire à l’affrontement à Adjamé
Pour le père Abékan, petit à petit, le monde se déshumanise face à la misère humaine.
« Tout est devenu spectacle dans ce monde. Devant la mort, devant les larmes de douleur des personnes humaines, ce sont les caméras et les portables qui répondent aux SOS. La Solidarité est morte, on n’en parle plus. Vive le spectacle macabre ! Et ça ne dit rien à personne !
Le Prêtre et le Lévite de l’Évangile du Bon Samaritain ne sont pas morts, ils vivent encore aujourd’hui sous une autre forme plus douloureuse.
Devant le blessé de la vie qui perd son sang, couché au bord, de la route, je préfère sortir ma caméra ou mon portable. Je deviens ainsi un spectateur devant la misère humaine », se désole l’homme de Dieu.
Le lundi 26 février 2024, l’abbé Norbert Eric Abékan dénonçait les opérations de déguerpissements dans plusieurs communes, dont le village d’Anono d’où il est originaire.
Maria Kessé