La Mutuelle des douanes de Côte d’Ivoire (MUDCI), dirigée par le colonel Traoré Dohia est loin de satisfaire ses membres. Ils se plaignent de la non-assistance dont ils sont victimes lorsqu’ils sont face à des situations difficiles.
Selon des informations recueillies auprès de certains membres de la MUDCI dont les cotisations des sous-officiers s’élèvent à 600.000FCFA l’année, A.Z brigadier/chef dont la maladie de son fils nécessitait une intervention chirurgicale, s’est entendu dire que le cas de son enfant qui souffrait d’une maladie congénitale, n’était pas pris en compte par la MUDCI.
«Je me suis rendu à la Polyclinique où ils m’ont demandé de payer la somme de 3.750.000FCFA. Je suis retourné voir l’un des responsables (un colonel) de notre mutuelle pour lui faire part de la situation. L’officier supérieur m’a dit que la MUDCI était prête à me faire un prêt. J’ai refusé. Sur conseil d’un ami je suis allé voir un médecin au centre hospitalier universitaire de Yopougon qui m’a ensuite conduit à l’Hôtel Dieu où mon fils a été opéré à 1.550.000FCFA. La MUDCI n’est pas intervenu. Et je n’ai jamais été remboursé. C’est dommage », déplore-t-il.
Un officier, sous couvert de l’anonymat a expliqué à 7info.ci que pendant qu’il était sous traitement à la polyclinique PISAM, le personnel a reçu un coup de fil des responsables de la MUDCI pour demander la suspension de son traitement au motif que la mutuelle ne ferait pas face aux factures. Pour se sortir de cette mauvaise situation, il a dû se tourner vers des connaissances. Or la MUDCI a pour missions l’assistance sociale, la santé en développant plusieurs produits tels que le fonds commun de placement, l’assurance flotte automobile, l’assurance vie, le fonds de solidarité et bien d’autres. La mutuelle peine à assurer le service auprès des douaniers mécontents. Pour certains douaniers, cette mutuelle est «une caisse noire pour les hauts gradés ».
Des actions en justice en cours
Après son mariage, un brigadier/chef dont l’épouse a retiré sa carte de bénéficiaire des prestations de la MUDCI le 2 avril dernier, s’est rendue quelques jours plus tard, dans une grande clinique de Marcory pour des consultations prénatales où une facture de 4.400FCFA lui a été présentée. Cette facture a été prise en charge à 80% par la MUDCI.
Quelques semaines avant l’accouchement de sa compagne, le douanier va à la rencontre de sa mutuelle, pour s’entendre dire que lorsqu’une femme accouche dans une clinique, la MUDCI paie 400.000FCFA, et les autres frais sont à la charge du mutualiste.
L’accouchement ne se passe pas par voie basse mais par une césarienne. Le mutualiste prend langue avec la MUDCI pour régler la part mutuelle qui s’inscrit aux abonnés absents sur les factures à éponger.
«On m’a appelé pour me dire qu’il y a une facture et que notre assurance (MUDCI) a refusé de payer sa part. Je me suis rendu au siège pour en savoir plus sur les motifs du refus. Ils m’ont dit que ma femme est détentrice de la carte il y a seulement neuf mois, or nous sommes mariés légalement et moi le garant, je suis douanier depuis plus de cinq ans. Cette disposition ne figure nullement sur le contrat d’assurance. Et pourtant les premières factures pour sa consultation prénatale ont été prises en compte par la MUDCI », se désole le brigadier/chef des douanes. Et de révéler que « J’ai saisi mon avocat pour qu’on me rembourse. A quoi cela sert-il d’être prélevé si on ne peut pas se faire soigner ou soigner nos proches. Bientôt nous allons nous retrouver devant les juridictions » fait-il savoir à 7info.ci.
Que répond Col Traoré Dohia ? Joint mardi et mercredi par 7info, la direction générale des douanes ivoiriennes a plus louvoyé que de clarifier sa posture face aux accusations.
Connu comme une icône du syndicalisme ivoirien, le colonel Traoré Dohia en plus d’être à la tête de la MUDCI, est le secrétaire général de la Fédération des syndicats autonomes de Côte d’Ivoire (FESACI). A la tête de cette mutuelle des agents des douanes ivoiriennes, il ne reçoit pas des lauriers de la part de nombreux mutualistes. 7info.ci est toujours disposé à avoir sa version dans cette affaire même si la fuite en avant a été pour l’heure, la posture de dédouanement adoptée.
Arnaud Houssou
