Dans un communiqué publié sur sa page Facebook ce mardi 15 mai, Justin Koné Katinan l’ex-ministre du budget de Laurent Gbagbo révèle être l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités ivoiriennes. Le motif étant « une tentative de déstabilisation » de la Côte d’Ivoire son pays d’origine, depuis le Ghana où il est en exil. Mais le concerné ne se reconnaît pas dans les faits.
« Dans ce mandat d’arrêt, l’on m’inculpe de faits de déstabilisation allant de 2012 à 2017, sur la base des dires d’un certain Yedagn Louis Jacques alias Meité Souleymane. Ce dernier aurait dit lors de son interpellation, qu’il aurait participé à une réunion au Ghana avec un pasteur nommé Zouamé exilé au Ghana ; qu’au cours de cette réunion, ce pasteur « révélait que Koné Justin Katinan donnait directement des instructions aux chefs de guerre du Nord », raconte le collaborateur de l’ex-dirigeant de Côte d’Ivoire.
Pour Koné Katinan, cette accusation est sans fondement. Il l’a rejette et donne ses raisons. » Comme on peut le constater, une personne qui ne m’a jamais rencontré, dit avoir participé à une réunion, sans en préciser la date, à laquelle je ne participais pas, et qu’il aurait entendu, au cours de ladite réunion, une autre personne dont l’identité n’est même pas connue, du moins celle-ci se résume à une appellation (Zouamé) sans que l’on ne sache s’il s’agit d’un nom, d’un prénom ou même d’un surnom, dire que j’aurais donné des instructions » aux chefs de guerre du Nord » , sans que lesdits chefs de guerre, eux non plus, ne soient identifiés, et la nature des instructions, elles non plus ne soient précisée. Sur cette base et seulement celle-ci, un juge ivoirien a pu émettre un mandat d’arrêt international contre moi », se justifie Koné Katinan.
Ainsi, suivant le contenu de ce mandat d’arrêt, pro-Gbagbo en exil et des hommes de Guillaume Soro, l’ex-patron des Forces Nouvelles, s’accorderaient pour un putsch contre le pouvoir d’Alassane Ouattara.
L’ex-ministre du budget de Laurent Gbagbo, qui vit en exil, révèle en outre que ce mandat d’arrêt est le troisième remis contre lui aux autorités du Ghana par le gouvernement ivoirien depuis début 2018. Selon lui ce dernier mandat constitue le quatorzième des faits et actes posés à son encontre et qui sont de nature à perturber son exil.
Koné Katinan justifie par ailleurs son démenti par une interdiction de séjour dans sa région natale -il est originaire du centre-nord (Niakara) de la Côte d’Ivoire- pour des « raisons politiques » à cause de la rébellion armée qui a secoué le pays dès septembre 2002.
Ce nouveau mandat d’arrêt serait signé selon Justin Katinan Koné par le Juge d’instruction, Kra N’dri.
L’ancien directeur du Cadastre proche de Laurent Gbagbo révèle la « visite nocturne par un commando » de son domicile » qui a été fouillé de fond en comble et pillé. » Koné Katinan est certain que « l’instrumentalisation de la justice de mon pays contre moi ne vise qu’une seule chose: attenter à ma vie pour des motifs politiques comme textuellement relevé par le juge ghanéen, dans sa décision du 30 août 2013, pour motiver le rejet de la demande de mon extradition formulée par le gouvernement ivoirien. »
« Devant tant de persécutions, émanant d’actes graves de violation des droits de l’homme perpétrés contre moi, j’ai décidé de porter mon cas devant les instances internationales chargées de la protection des droits de l’homme en général, et ceux des réfugiés, en particulier. A cette fin, j’ai constitué maître Josette Kadji, avocate au barreau du Cameroun et domiciliée à Douala, à l’effet de mener, pour mon compte, les missions » de saisine du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme à Genève, de porter l’affaire devant la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, interpeller le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés notamment le département chargé de la protection des réfugiés, soutient Koné Katinan.
L’homme n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Il compte « exprimer son ras-le-bol » aux autorités ghanéennes « devant tant de persécution de la part du gouvernement ivoirien ».
Il fait savoir que « Mon pays, la Côte d’Ivoire, me manque, et je suis pressé d’y retourner, mais pas de manière forcée » assène le porte-parole de Laurent Gbagbo qui estime que « trop c’est trop » ce qu’il considère comme une persécution sans fin « depuis plus d’une décennie ».
Le mandat d’arrêt international émis contre lui, précise-t-il, a été transmis également aux autorités du Togo et du Bénin.
Richard Yasseu et Adam’s Régis SOUAGA
source : rédaction Poleafrique.info