Défense

Deux ans après les mutineries, le nouveau visage de l’armée ivoirienne

Mis à jour le 16 juillet 2019
Publié le 16/07/2019 à 5:33 , , , , , , ,

Juillet 2017- juillet 2019, deux ans déjà que le ministre d’Etat, ministre de la Défense, Hamed Bakayoko a pris en mains les armées ivoiriennes et la gendarmerie nationale au plan administratif. Ce sont deux ans pendant lesquels le successeur de Alain Richard Donwahi opère des changements dans les domaines de l’équipement et des conditions de travail des troupes. Passage en revue des acquis.

Les pronostics n’étaient pas en sa faveur, tant le défi de faire monter l’armée de Côte d’Ivoire en puissance était grand. Mais, le ministre d’Etat, Hamed Bakayoko, a réussi tout de même à marquer son territoire. Arrivé dans un contexte particulier de tensions caractérisé par des mutineries (celle de janvier, février et mai 2017), il était impératif de redorer l’image de l’armée et surtout réconcilier celle-ci avec son peuple. L’immensité de la mission imposait un travail ardu au quotidien.

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Aussi à peine s’est-il installé le 19 juillet 2017, qu’il attaque le terrain avec des hommes rompus à la tâche. Ses hommes qui ont choisi à leur manière de se mettre dans l’ombre de ce solide gaillard, adepte des arts martiaux, Jean Jacques Konadjé, chef de cabinet et Aka Malan, Directeur de cabinet, sont des hommes issus des programmes de désarmement et de réinsertion mis en place depuis 2003 par le gouvernement ivoirien et les partenaires au développement. Ils connaissent peu ou proue la mentalité de la troupe. Ils seront d’un bon appui pour le nouveau ministre de la Défense, fin négociateur au verbe habile, qui côtoie les masses depuis de longues années.

Hamed Bakayoko mettra cet instinct naturel dans la balance.

Formation, réhabilitation des casernes, construction de réfectoires, équipement en matériels de travail et surtout amélioration des conditions de vie des soldats, sont les grandes lignes directrices de la politique maîtrisée qu’il met en place. Très tôt donc, il prend son bâton de commandement. Les mutineries ont laissé un arrière-goût à la population qui se plaint de son armée. Il faut au ministre rétablir la discipline au sein des troupes. Il va au contact, mange dans un réfectoire au style nouveau, avec les soldats, timorés et pas très à l’aise face à un homme qu’ils ont pour la majorité, toujours admiré, de loin. En compagnie d’Alassane Ouattara, son mentor et « père » pour lequel, il s’est souvent, transformé en garde de corps.

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Sa stratégie est payante et la quiétude revient dans les camps. Le ministre d’Etat, ministre de la Défense ne s’arrête là. Il entreprend une campagne d’amélioration des conditions de vie des militaires. « Nous allons nous occuper des soldats, améliorer leurs conditions de vie, les questions de cuisine, nous allons réhabiliter toutes les cuisines de toutes les casernes de Côte d’Ivoire, nous allons réhabiliter les couchages, les douches, nous allons améliorer leur alimentation », promet Hamed Bakayoko à chacune des visites dans les casernes du pays. Promesse d’ailleurs tenue dans sa première année d’exercice.

Successivement, il annonce et fait construire un réfectoire moderne bâti sur une surface de 642 m2 à la compagnie de la Garde Républicaine dont l’inauguration a lieu le 4 juillet 2018. Un mois plus tôt le 30 mai 2018, le ministère offrait une cuisine au 4ème bataillon d’infanterie de Korhogo dans le nord de la Côte d’Ivoire. A Bouaké, la réhabilitation en cours de la caserne des sapeurs pompiers militaires, au quartier Air France 1 est presque achevée. La grande caserne de la Gendarmerie de Bouaké, à Nimbo a subi de profonds changements avec les travaux entrepris. Bureaux et habitations seront prochainement occupés par les ayants droits.  A Agban, un bâtiment est aussi en réfection.

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A Abidjan, l’état-major du GSPM (Groupement des sapeurs-pompiers militaires) à l’Indénié, a pour la première fois depuis son inauguration en 1980, été mis en réhabilitation. Les travaux sont en cours. Dans la foulée, le ministre d’Etat a également remis du matériel roulant neuf aux soldats du feu. L’école militaire préparatoire technique (EMPT) de Bingerville, a elle aussi, reçu la visite d’Hamed Bakayoko. Le ministre de la Défense, après avoir équipé le réfectoire de cet établissement, a promis remettre tous les bâtiments à neuf de sorte à permettre aux futurs soldats de se former dans les meilleures conditions. Toute chose qui s’est faite concomitamment avec la formation et l’instruction des hommes comme ce fut le cas en partenariat avec le Maroc. Le recrutement de 450 nouveaux soldats au sein des Forces Spéciales et surtout les stages de perfectionnement des officiers et sous-officiers en cours dans toutes les casernes et bataillons du pays, est un pan de son chantier.

La Côte d’Ivoire s’étant aussi engagée de manière frontale dans la lutte contre le terrorisme, le 18 octobre dernier, en collaboration avec les autorités françaises, Hamed Bakayoko a pris part à la pose de la première pierre du Centre Anti-terroriste de Jacqueville. Il s’agit de former et équiper les forces armées ivoiriennes afin d’anticiper la menace à l’intérieur et même dans la sous-région.

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Au-delà, Hamed Bakayoko a entrepris une campagne d’équipements en matériel de travail. En vue de moderniser l’armée nationale, il procède à l’achat d’aéronefs. A savoir Le Casa C295 W dont la réception a été faite le jeudi 25 avril 2019 au GATL. « En 2011, il n’y avait pratiquement plus d’aéronefs dans cet aéroport. Mais aujourd’hui, nous comptons 3 MI-24, un MI-17, deux avions Aidjinger, un hélicoptère, deux Antonov et cet aéronef de type Casa », avait révélé le ministre d’Etat.

Des soldats bien formés, équipés ne sauraient être productifs, sans une bonne santé. Lors d’une visite de l’hôpital militaire d’Abidjan, Hamed Bakayoko découvre la vétusté des locaux et de bâtiments. Il en promet la réhabilitation et l’équipement. Chose promise, chose due.

Les formations réclamées à coup de kalach, ont été instituées et bien organisées pour l’ensemble des troupes. La 3è vague est d’ailleurs en formation à L’ENSOA à Bouaké. Des mutations ont eu lieu entre temps dans le commandement, à tous les échelons. L’armée ivoirienne, est même en route pour des opérations de maintien de la paix au Mali, le signe d’une sérénité retrouvée.

Avec Hamed Bakayoko, le contact est facile. Il échange avec des hommes de la troupe, pour être le mieux informé des humeurs et état d’esprit des soldats. Une approche payante qui a permis de juguler dans le silence, des remous possibles comme celui des omis dans les avancements en grade.

La Côte d’Ivoire savoure à nouveau le retour à la paix. Le ministre de la Défense peut donc se tourner vers d’autres challenges. Ainsi, il était le 12 juillet dernier, l’invité spécial du Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, au siège de l’institution pour y prononcer une conférence sous le thème: « Générer des capacités pour répondre aux exigences de haute performance. »

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L’enjeu de hisser l’armée nationale aux standards internationaux en vaut la chandelle. La volonté ne manque pas et l’engagement du ministre d’Etat Hamed Bakayoko dans cette mission, promet.

Richard Yasseu et Adam’s Régis SOUAGA

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