Après le riz de Danané qui est en voie de labellisation par la mairie, l’huile rouge de palme bio de cette partie de l’ouest de la Côte d’Ivoire pourrait aussi connaître le même sort. Dr Noutoua Xénia Danielle, une pharmacienne de formation et ressortissante de Danané résidant aux États-Unis, ambitionne de promouvoir le « Dan Gnon », huile rouge de Danané en langue locale.
Comment vous est venue l’idée de promouvoir l’huile rouge de Danané ?
Il faut savoir que je réside aux États-Unis. Mais malgré mon éloignement physique, je reste très attachée à la Côte d’Ivoire et surtout à ma région le Tonkpi. L’idée de valoriser l’huile de palme de Danané est venue du souci permanent que j’ai de contribuer au développement de ma région. Avec ‘’Dan Gnon’’, nous comptons donner de l’espoir, créer une prise de conscience et apprendre à nos jeunes à avoir confiance en eux. Il est nécessaire aujourd’hui de comprendre que tout ne viendra pas de l’État. D’ailleurs l’État c’est d’abord nous. Il faut qu’on apprenne nous-mêmes à être les premiers artisans de notre bonheur.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontée dans ce projet ?
Notre difficulté première, c’est l’acheminement du produit des différents campements. Secundo, la fabrication étant manuelle, la production est limitée.
Avec le réchauffement climatique, pensez-vous que votre activité sera pérenne ?
Nous sensibilisons nos parents à la préservation du peu de forêts qui nous reste. Le réchauffement climatique est une réalité, mais avec l’appui de chacun d’entre nous, on peut éviter le pire à notre pays et au-delà la planète.
Expliquez-nous le processus mis en place pour mener à bien cette affaire ?
Le plus important, c’est le respect de nos engagements vis-à-vis de nos fabricants, partenaires, mais surtout de nos clients. Nous travaillons avec des groupes de femmes auxquelles nous avons expliqué notre mission qui est de contribuer à leur épanouissement et l’indépendance financière. Il est vrai que ‘’Dan Gnon’’ est un business, mais il a un caractère social. Et c’est plus ce volet qui nous motive. Déjà, les femmes comprennent et épousent cet objectif. Nous avons fait un grand pas en avant. Elles sont enthousiastes et motivées. Nous insistons sur la qualité du produit en gardant la même saveur, la même texture. Ce qui nous différencie de la concurrence.
Quels sont les avantages de l’huile rouge que vous comptez valoriser à l’échelle mondiale ?
En tant que pharmacienne, je fais ressortir que l’huile rouge a beaucoup de vertus. C’est une huile riche en vitamines et antioxydants. Ces propriétés font que cette huile aide à lutter contre les maladies cardiovasculaires. Elle est bénéfique pour les yeux, la peau, et les cheveux. Il est même conseillé d’en consommer en prenant 1 à 2 cuillerées par jour. L’huile rouge soulage aussi des empoisonnements. Il est donc bien d’en avoir à portée de main.
Déjà, nous avons lancé officiellement le ‘’Dan Gnon’’ au cours d’une cérémonie le samedi 31 juillet 2021 en présence de Kayo Mahi Clarisse, la Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, chargée de la protection sociale, de Ekra Jacques Roger, le directeur général de l’ Office ivoirien de la propriété intellectuelle (OIPI). Notre souci premier c’est de labelliser cette huile de palme de référence 100% bio de chez nous.
Entretien réalisé par Olivier Dan
