La reprise du dialogue politique en Côte d’Ivoire est mal partie selon le PDCI-RDA d’ Henri Konan Bédié et le PPA-CI de Laurent Gbagbo. Face à la presse le 5 janvier, ils accusent les dirigeants du pays.
Individuellement, le PDCI-RDA et le PPA-Ci ont déjà produit des déclarations sur la « sincérité du dialogue politique » en Côte d’Ivoire après la sortie du procureur de la République. Mais ces deux formations reviennent à la charge. Cette fois de manière commune pour se prononcer sur l’adresse à la nation du président ivoirien Alassane Ouattara du 31 décembre 2021. Selon Justin Koné Katinan, le porte-parole du nouveau parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, à la suite du procureur de la République, les inquiétudes du PDCI-RDA et du PPA-CI quant à la volonté des gouvernants de mener à bon port le processus du dialogue politique initié par le gouvernement sont vérifiées.
« Malheureusement, les interrogations de nos deux partis politiques se sont muées en inquiétudes face au peu d’intérêt que le Chef de l’État a accordé au sujet du dialogue politique dans son discours de fin d’année. Il en a fait une simple déclaration de principe et l’a expressément exclu de ses priorités pour l’année 2022 », se désole-t-il.
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Déjà, fait remarquer l’ancien ministre du Budget de Laurent Gbagbo, le PDCI-RDA et son parti avaient des doutes sur l’engagement réel du gouvernement. Allusion faite à la récente conférence de presse du procureur de la République. Le lundi 27 décembre 2021, sur la base d’enquêtes menées par l’unité spéciale d’investigation mise sur pied, au lendemain des violences enregistrées pendant l’élection présidentielle d’octobre 2020, Adou Richard avait porté des accusations, assorties de menaces de poursuites judiciaires, contre des dirigeants des partis de l’opposition.
« Il importe de signaler que la conférence de presse du procureur de la République a curieusement coïncidé avec la nouvelle date butoir de dépôt des termes de référence. L’on se rappelle que le report de la date de dépôt des propositions de termes de référence du 17 au 27 décembre 2021 a été abusivement attribué aux partis de l’opposition alors que le PDCI et le PPA-CI, en ce qui les concerne, avaient déposé leurs termes de référence effectivement le 17 décembre 2021.
Ainsi, mis en rapport avec ce report, la sortie du procureur et le silence du gouvernement, quant à la suite attendue des travaux du dialogue, une semaine après la nouvelle date butoir, constituent un faisceau d’indices concordants suffisants pour justifier les interrogations du PDCI-RDA et du PPA-CI sur la volonté réelle du gouvernement de conduire le dialogue politique qu’il a librement initié », fait savoir Koné Katinan.
Pour le PDCI-RDA et le PPA-CI, le Chef de l’État et le gouvernement « accordent peu d’intérêt à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale ». Tout en réaffirmant « leurs engagements à participer au dialogue politique qu’ils souhaitent sincère », ces formations politiques « interpellent le gouvernement sur sa responsabilité première de garantir le succès de cette phase du dialogue » et « demandent au chef de l’État, dont le troisième mandat a aggravé la fracture sociale, d’inscrire, enfin, le dialogue politique parmi ses priorités pour l’année 2022 », comme mentionné par Justin Koné Katinan.